Louis Aragon Online | |
"Je dirai malgré tout que cette vie fut belle" |
"Nous avons appris avec tristesse le décès d'Edouard Ruiz, survenu le 2 mars 2003 à Pern (Lot) où il vivait. Tous les spécialistes d'Aragon savent ce qu'ils doivent à ce chercheur passionné et discret, parfait connaisseur de la biographie et de la bibliographie. Il avait été notamment, en 1986, le découvreur de La Défense de l'infini ; il avait également procuré en 1990 une seconde édition, enrichie, de L'Œuvre poétique d'Aragon, et co-édité en 2000, avec Lionel Follet, les Papiers inédits conservés à la Bibliothèque Littéraire Jacques Doucet. ERITA rendra hommage à Edouard Ruiz dans le prochain numéro des Recherches croisées." (Communiqué d'ERITA) | "Mit Trauer haben wir erfahren, daß Édouard Ruiz am 2. März 2003 in seinem Wohnort Pern (Lot) verstorben ist. Alle Aragon-Spezialisten wissen, was sie diesem leidenschaftlichen und diskreten Forscher verdanken, diesem hervorragenden Kenner der Biographie und der Bibliographie. Er war namentlich 1986 der Entdecker von La Défense de l'infini; er hatte ferner 1990 eine zweite, erweiterte Ausgabe des OEuvre poétique Aragons besorgt und 2000 zusammen mit Lionel Follet die in der Bibliothèque Littéraire Jacques Doucet aufbewahrten Papiers inédits herausgegeben. Ein Nachruf ERITAs auf Édouard Ruiz wird in der nächsten Nummer der Recherches croisées erscheinen." (Communiqué von ERITA) |
Siehe den Hommage von Lionel Follet "Pour Édouard Ruiz"
in Recherches croisées Aragon / Elsa Triolet, no 9, 2004, p. 9-11.
Voir l'hommage de Lionel Follet "Pour Édouard Ruiz"
dans Recherches croisées Aragon / Elsa Triolet, no 9, 2004, p. 9-11.
Am 23. Februar 2004 starb Charles Haroche im Alter von sechsundachtzig Jahren. Der Journalist marokkanischer Herkunft war jahrzehntelang mit Aragon befreundet. Bei der Vorbereitung und Abfassng Abfassung des Fou d'Elsa besorgte er dem Dichter eine große Anzahl arabisch-islamischer Quellen. So war der hervorragende Kenner der französisch-westlichen Kultur gleichzeitig Aragons Verbindungsmann zur arabischen Welt. Er schrieb die erste umfangreiche Studie über Le Fou d'Elsa : L'idée de l'amour dans "Le Fou d'Elsa" et l'oeuvre d'Aragon" (Gallimard, 1966, 300 S.) In einem großen Artikel (1992/93)gab er einen wichtigen Überblick über die Aragon-Kritik, wie sie sich zehn Jahre nach Aragons Tod darstellte. Für Einzelheiten seiner Tätigkeiten verweise ich auf die schönen Nachrufe einerseits von Patrick Apel-Muller ("Salut Charles Haroche"), andererseits von Hervé Bismuth, Marie Nassif-Debs und Suzanne Ravis ("Hommage à Charles Haroche"), die für ihre eigenen Arbeiten über Le Fou d'Elsa auf Haroches Liste der Quellen zurückgreifen konnten. Ich meinerseits gebe hier einen Auszug aus dem Artikel von 1992/93 wieder und veröffentliche zwei aufschlußreiche Briefe eines überaus liebenswürdigen Menschen, der nun nicht mehr unter uns weilt. | Nous déplorons la mort de Charles Haroche intervenue le 23 février 2003; le disparu avait 86 ans. Journaliste d'origine marocaine, il fut l'ami d'Aragon pendant plusieurs décennies. Lorsque le poète préparait et rédigeait Le Fou d'Elsa, Charles Haroche était celui qui lui procura de nombreuses sources arabes et islamiques. Excellent connaisseur de la culture française et occidentale, il introduisait Aragon, dans une certaine mesure, dans le monde de la civilisation arabe et orientale. Ce fut Charles Haroche qui écrivit la première étude d'envergure sur Le Fou d'Elsa : L'idée de l'amour dans "Le Fou d'Elsa" et l'oeuvre d'Aragon" (Gallimard, 1966, 300 p.) Dans un grand article (1992/93) il donna un résumé important de la critique aragonienne telle qu'elle se présentait à lui dix ans après la mort de l'écrivain. Pour les détails des activités professionnelles du disparu, je renvoie aux beaux articles nécrologiques, d'une part, de Patrick Apel-Muller ("Salut Charles Haroche"), d'autre part de Hervé Bismuth, Marie Nassif-Debs et Suzanne Ravis ("Hommage à Charles Haroche"), qui, pour leurs propres travaux sur Le Fou d'Elsa, pouvaient recourir à la liste des ouvrages-sources établie par Haroche. De mon côté, je reproduis ici un extrait de l'article de 1992/93 ainsi que deux lettres de cet homme extrêmement aimable qui désormais n'est plus des nôtres. |
[...]
Le romancier identifié à ses personnages
[...]
Cette classification des différentes critiques, les unes imperméables aux rapports littérature-politique-histoire ne retenant que les aspects formels de l'écriture romanesque d'Aragon; les autres, presque tous admiratifs, auraient choisi "la myopie, voire la cécité" et n'auraient "fait que tomber dans le même travers qu'Anthoine lui-même", cette classification est faussée et contestable- Cette double face de la critique aragonienne - comme il en va du docteur Jekyll et mister Hyde - ne permet pas d'identifier objectivement les traits fondamentaux qui caractérisent l'oeuvre d'Aragon dans son ensemble.
Portraits véridiques et contrastés
Le critique allemand Wolfgang Babilas s'est attaché, dans de nombreuses études, articles et contributions à divers colloques sur Aragon, à en déterminer le contexte historique, le caractère éminemment moderne, les structures de base à la fois poétiques et romanesques depuis Feu de joie jusqu'à Henri Matise, roman, sans négliger pour autant tous les autres écrits du poète, et ses dispositions à l'exaltation, à la provocation, à la confession ininterrompue de son amour pour Elsa Triolet, et l'influence qu'elle a exercée sur lui.
Son étude : "Louis Aragon" dans Französische Literatur der Gegenwart in Einzeldarstellungen [reprise, dans une traduction française un peu difféente, dans Études sur Louis Aragon, Münster, Nodus, 2002, p. 15-59] a le grand mérite de tenir compte très scrupuleusement des textes, des liens de fusion et de rupture entre littérature et vie, entre fonction poétique et fonction référentielle du langage dans le roman, de l'aspiration d'Aragon vers un monde de bonheur, de son cri de révolte contre le malheur individuel et social de l'homme rencontré dans toute son oeuvre. "L'autocritique traverse tout ce qu'il a écrit", note-t-il à juste titre.
W. Babilas poursuit son portrait véridique et contrasté d'Aragon en soulignant : "Quand il s'est rendu compte de la perversion et de l'échec auxquels étaient vouées, jusqu'à présent, toutes les tentatives de créer un monde autre et meilleur, son oeuvre a retrouvé cette tristesse profonde et ce désespoir déchirant qui caractérisaient déjà ses livres surréalistes, La Grande gaieté 1929) et Persécuté persécuteur (1931), voire son premier roman Anicet ou le panorama, roman (1921).
Un fait important qui se manifeste dans toute l'oeuvre d'Aragon est son goût de l'absolu qui, combiné avec une certaine composante anarchique, implique une tendance vers la destruction et le désordre, de sorte qu'on est enclin à interpréter son acceptation relative de l discipline et de la loi que lui impose le Parti, comme un moyen de défense contre les forces de l'infini et de la dissolution.
Un trait fondamental de l'oeuvre d'Aragon, qui distingue celle-ci tout particulièrement du reste de la littérature contemporaine, est son caractère passionnel ("ce sens prodigieux de l'émotion" les Lettres françaises, 17 juin 1970). Dans une époque qui prescrit à l'écrivain de camoufler ses sentiments, d'observer la distance à l'égard de son sujet et du lecteur, d'employer plutôt l'understatement que le cri, la liberté et la provocation d'Aragon consistent à exprimer sans retenue le pathétique du sentiment et de la raison et de ne pas craindre le risque e l'excès verbale. Cette attitude ("J'appartiens à la grande race des torrents", Le Paysan de Paris, p. 224), servie par une langue splendide, étincelante, pleine de sensualité, avec "cet extraordinaire pouvoir de sensibilisation des mots " (les Lettres françaises, 1er juin 1970) confère à son oeuvre quelque chose de séduisant, elle est, pour ainsi dire, "un haschisch de l'intelligence" (la Mise à mort, p. 317)."
Voilà qui nous change totalement des lanceurs d'anathèmes, des propagateurs de jugements stéréotypés, simplistes et dogmatiques.
[...]
[Extrait de "Juges et fines bouches. La critique littéraire devant Aragon", article paru, légèrement abrégé, dans L'Humanité du 17 décembre 1992, et, dans son intégralité, intitulé "Critique des critiques", dans les Cahiers du Communisme, no 1, janvier 1993, p. 126-135]
[...] Bien sûr je participerai au colloque prévu en 1994 sur Le Fou d'Elsa. Et à ce sujet, j'ai transmis aux chercheurs du CNRS la liste complète des ouvrages consultés par Aragon dans l'élaboration du Fou, ouvrages qu'il m'a offerts et que j'ai en ma possession, puisque nous les avons cherchés ensemble dans des bibliothèques et chez des bouquinistes. J'ai une profonde estime et admiration pour vos études sur Aragon qui fut mon ami durant près de 40 ans. [...]
Cher ami,
Votre lettre si cordiale m'est parvenue à ma résidence à la campagne où je travaille trois jours sur un essai historique sur le Moyen-Orient arabe, les autres jours de la semaine, je poursuis ce travail dans mon logement à Paris. Comme je viens de perdre mon épouse au mois d'avril 2002 et que, d'autre part, je viens de subir une intervention chirurgicale qui me retient à la campagne, près de l'hôpital qui m'a soigné, vous ne pouviez nullement me joindre ni par téléphone, ni par courrier.
Merci de tout coeur d'avoir pensé à moi, en cette période de ma vie difficile, où la moindre intention amicale m'émeut et me réconforte. J'ai toujours gardé pour vous une très grande estime pour votre talent de critique littéraire lucide et généreux, d'une honnêteté intellectuelle parfaite et un dévouement remarquable pour l'oeuvre d'Aragon dont vous maîtrisez tous les tours et détours.
Je suis heureux d'apprendre la parution de votre livre Études sur Louis Aragon. Je suis sûr qu'il sera passionnant à lire et à méditer, ainsi qu'il m'était arrivé de vous lire et d'entendre vos interventions soit à Paris ou à Grenade.
En ce qui me concerne, Gallimard qui publie les OEuvres Poétiques d'Aragon à la Pléiade et pense éditer les nombreux volumes des oeuvres romanesques croisées d'Aragon et d'Elsa Triolet, refuse de rééditer mon essai sur le Fou d'Elsa qui est épuisé depuis longtemps. Beaucoup de thèses lui sont consacrées. Depuis plusieurs années, j'ai écrit quatre ou cinq essais sur la poésie française contemporaine, sur la linguistique et la poétique (qu'est-ce que la "parole poétique"), sur l'éloge de la lecture des romans, etc., qui ne trouvent pas d'éditeurs. La plupart des éditeurs français refusent de s'engager dans la publication des essais littéraires, de sorte que des gens comme moi, qui continuent d'en écrire, se sentent veufs et orphelins. Telle est malheureusement la situation actuelle. J'ai contacté des éditeurs en Belgique et en Suisse à qui j'ai envoyé des sinopsis de mes manuscrits, aucune réponse ne m'est parvenue; par contre, les propositions à compte d'auteur affluent avec des contributions financières au-dessus des ressources normales des écrivains et des journalistes à la retraite, comme moi.
Voilà bien des détails fastidieux dans cette longue lettre où je voulais simplement répondre à votre aimable appel à vous écrire.
Merci encore une fois pour votre livre que je m'impatiente de lire. Bien cordialement à vous.
Charles Haroche
Le site Louis Aragon Online a la tristesse d'annoncer le décès du journaliste et écrivain Francis Crémieux, survenu le 17 avril 2004 après une longue maladie. Né en 1920, issu d'une "grande famille", Francis Crémieux reste lié à la vie et à l'oeuvre d'Aragon surtout grâce au rôle d'interlocuteur intelligent et critique qu'il jouait dans deux livres : Aragon, Entretiens avec Francis Crémieux (Gallimard, 1964 et sur CD-ROM) et Jean Ristat, Avec Aragon, 1970-1982 (Gallimard, 2003). Francis Crémieux a été Secrétaire général de la Société des Amis de Louis Aragon et Elsa Triolet. Nous renvoyons aux articles nécrologiques parus dans le Monde du 23.04.2004 et dans l'Humanité du 21.04.2004. | Die Site Louis Aragon Online teilt mit Trauer den Tod des Journalisten und Schriftstellers Francis Crémieux mit, der am 17. April 2004 nach langer Krankheit eingetreten ist. Geboren 1920, einer "großen Familie" enstammend, bleibt Francis Crémieux mit dem Leben und dem Werk Aragons verbunden dank seiner Rolle als intelligenter und kritischer Gesprächspartner in zwei Büchern : Aragon, Entretiens avec Francis Crémieux (Gallimard, 1964 und auf CD-ROM) und Jean Ristat, Avec Aragon, 1970-1982 (Gallimard, 2003). Francis Crémieux war Generalsekretär der Société des Amis de Louis Aragon et Elsa Triolet. Wir verweisen auf die Nachrufe in Le Monde vom 23.04.2004 und in L'Humanité vom 21.04.2004. |
Nous avons la tristesse de vous faire part du
décès de Jamel Eddine Bencheikh survenu le 8 août
2005. Le poète, professeur de littérature arabe
médiévale, critique littéraire et traducteur
(notamment des Mille et une nuits (Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade), avait soixante-quinze ans. C'est surtout par ses études sur Le Fou d'Elsa
qu'il excellait dans la communauté des chercheurs aragoniens,
apportant ses profondes connaissances de l'Islam à l'analyse du
chef-d'oeuvre d'Aragon. "J.E. Bencheikh est né le 27 février 1930 à Casablanca dans une famille tlemcénienne de magistrats musulmans. Il termine ses études secondaires à Oujda. [...] De 1948 à 1950, il est à Lyon pour des études de médecine...". "De 1951 à 1953, il est à Alger où il fait des études d'arabe et de droit. [...] En 1953, il rencontre Albert Camus. De 1956 à 1962, il est à Paris où il poursuit ses études d'arabe, enseigne et passe l'agrégation. En 1962, il regagne l'Algérie indépendante où il est Assistant puis Maître de conférences de littérature arabe médiévale à la Faculté des Lettres d'Alger. Il y crée la section de Littérature Comparée ainsi que Les Cahiers algeriens de littérature comparée qu'il dirige (1965-1968). Il enseigne, en particulier, Le Fou d'Elsa de Louis Aragon avec lequel il a eu plusieurs entretiens en 1965, et également 'la poésie algérienne de combat' ce qui amènera la publication du Diwan algérien. Chargé de recherches au C.N.R.S. de 1969 à 1972, il est depuis, professeur à l'Université de Paris VIII puis à celle de Paris IV-Sorbonne. Il est président du jury de l'agrégation d'arabe." En 1997 il prend sa retraite. "Quelques années après l'indépendance de l'Algérie, M. Bencheikh s'était imposé un 'exil volontaire' en France pour protester contre les restrictions de libertés imposées par le régime de Houari Boumediène (1965-1978). Auteur de plusieurs contributions à caractère politique, dans différents journaux et revues [...], réunis en 2001 dans un recueil intitulé Écrits politiques, M. Bencheikh avait notamment pris position contre l'intégrisme, en dénonçant cette 'poignée qui parle au nom de l'Islam de telle manière qu'elle est en train d'approfondir l'incompréhension entre les musulmans et l'Occident.'" |
Mit Trauer teilen wir mit, daß Jamel Eddine Bencheikh
am 8. August 2005 im Alter von fünfundsiebzig Jahren verstorben
ist. J. E. Bencheikh war Dichter, Professor für arabische
Literatur des Mittelalters, Literaturkritiker und Übersetzer
(namentlich von Tausend und eine Nacht). In der Gemeinschaft der Aragon-Forscher brillierte er mit seinen Studien über Le Fou d'Elsa, wobei er seine profunde Kenntnis des Islam in die Analyse des Meisterwerks Aragons einbrachte.
J. E. Bencheikh wurde am 27. Februar 1930 in Casablanca (Marokko) als Sohn einer aus Tlemcen (Algerien) stammenden muslimischen Beamtenfamilie geboren. Er beendet seine Gymnasialstudien in Oujda (Algerien). [...] Von 1948 bis 1951 studiert er in Lyon Medizin..." "Von 1951 bis 1953 studiert er in Algier Arabisch und Jura. [...] 1953 begegnet er Albert Camus. Von 1956 bis 1962 ist er in Paris, wo er seine Arabischstudien fortsetzt, Unterricht erteilt und die Agrégation besteht. 1962 kehrt er in das unabhängig gewordene Algerien zurück; an der Philosophischen Fakultät der Universität Alger ist er Assistent, dann Dozent für arabische Literatur des Mittelalters. Er gründet dort die Abteilung für Vergleichende Literaturwissenschaft sowie die Cahiers algériens de littérature comparée, die er herausgibt (1965-1968). Gegenstand seines Unterrichts ist insbesondere Le Fou d'Elsa von Louis Aragon, mit dem er 1965 mehrere Gespräche geführt hat, und ebenfalls die 'algerische Kampfdichtung', was zur Veröffentlichung von Diwan slgérien führen wird.. Zunächst Forschungsbeauftragter im Centre National de la Recherche Scientifique (C.N.R.S.) von 1969 bis 1972, wird er Professor an der Universität Paris VIII, dann an der Universität Paris IV-Sorbonne. Er präsidiert den Prüfungsausschuß der Agrégation für Arabisch." 1997 wird er pensioniert. "Einige Jahre nach der Unabhängigkeit Algeriens hatte sich Bencheikh ein 'freiwilliges Exil' in Frankreich auferlegt, um gegen die Freiheitsbeschränkungen zu protestieren, die vom Regime von Houari Boumedienne durchgesetzt wurden (1965-1978).J. E. Bencheikh, Verfasser mehrerer politisch ausgerichteter Beiträge in verschiedenen Zeitungen und Zeitschriften [...], die 2001 in dem Band Écrits politiques gesammelt wurden, hatte vor allem Stellung ergriffen gegen den Fundamentalismus, indem er diese 'Handvoll' Menschen anklagte, 'die im Namen des Islam so spricht, daß sie dabei ist, das Unverständnis zwischen Muslimen und dem Westen zu vertiefen.'" |
Sources des indications biographiques : Christiane Chaulet-Achour, Jamel Eddine Bencheikh, Paris, Édition de l'Harmattan, 1994; Céline Ruet, "L'écrivain algérien Jamal Eddine Bencheikh est mort"
Unsere Freundin Lydia Babilas
Lydia Babilas, die im Oktober 2007 verstorben ist, war eine hervorragende Spezialistin der französischen Sprache und Aragons offizielle Übersetzerin für Deutschland. Ihre Übersetzungen, auch aus dem Spanischen und dem Italienischen, haben ihr ein hohes Prestige bei allen Kennern dieser Sprachen eingebracht. Sie war Ritter im Orden der Palmes académiques.
Lydia Hiller wird 1930 in München geboren in der Familie des Bildhauers Anton Hiller, der an der Kunstakademie dieser Stadt unterrichtete. Nach dem Abitur betreibt sie an den Universitäten München, Santander und Pisa brillante Hochschulstudien in klassischer und romanischer Philologie, Kunstgeschichte, Musikwissenschaft, Philosophie, moderne Geschichte, Volkskunde. In den fünfziger Jahren begegnet sie José Ortega y Gasset, dem es Vergnügen macht, mit dieser wissbegierigen, intelligenten und schönen jungen Münchnerin zu philosophieren. Gleichzeitig und parallel zu einer Ausbildung als Konzertpianistin in Essen, Stuttgart und München besucht sie den Unterricht an der Internationalen Übersetzer- und Dolmetscherschule in München. Mit zahlreichen Diplomen ausgestattet, beginnt sie 1959 mit Übersetzungsarbeiten aus dem Französischen, Italienischen und Spanischen.
1960 heiratet sie Wolfgang Babilas, der damals Doktor in Romanischer Philologie ist, den künftigen Professor an der Universität Münster, dessen Werke von maßgebender Bedeutung sein werden. 1962 promoviert sie und wird Doktor in Romanischer Philologie an der Universität München.
Gegen Ende der sechziger Jahre beginnt sie mit der Übersetzung der Jugendwerke Aragons. Groß sind die Schwierigkeiten, einen Verleger zu finden, der in der Lage ist, Anicet oder das Panorama zu veröffentlichen. Schließlich nimmt ein junger Verleger, Werner Gebühr, das Risiko auf sich und macht das Buch 1972 dem deutschen Publikum zugänglich. Diese Übersetzung bereitet Aragon große Freude. Er dankt Lydia Babilas auf seine Weise, indem er sie im „Abschiedswalzer“ erwähnt, dessen Übersetzung er ihr sofort gestattet. In der Tat hat Aragon seine Übersetzerin gefunden, die er nun für jedes seiner Bücher in Anspruch nehmen wird. Sie wird also zahlreiche andere Werke übersetzen, darunter Le Libertinage (1973), Theater/Roman (1977), Die Abenteuer des Telemach (1980), Das Wahrlügen ( 1983), Aurélien (1998), Der Pariser Bauer (1996). 1981 übersetzt sie Die Frau im Nerz und Die Betrogenen von Elsa Triolet sowie 1992 Die sitzende Frau von Guillaume Apollinaire.
In einem scharfsinnigen Artikel, den sie für die erste Nummer von Faites entrer l’infini geschrieben hat, legt Lydia Babilas ihre Philosophie der Übersetzungskunst dar, die, wie sie sagt, Ideen aufgreift, die Aragon geäussert hat, namentlich in dem Vorwort zu Die Reiter von Juri Janowski. „Ich versuche, soweit wie möglich, das zu berücksichtigen, was er mit Formeln wie ‚‘den Satz photographieren‘, ‚Fetischismus des Textes‘, ‚die Übersetzung soll ein getreues Abbild der übersetzten Prosa sein‘ bezeichnet hat. Gemäß diesen Anregungen bemühe ich mich also, große Perioden durch große Perioden, kurze Sätze durch kurze Sätze, parataktische Konstruktionen durch parataktische Konstruktionen, im Maße des Möglichen auch die Abfolge der Wörter und der Satzteile zu respektieren, Wortwiederholungen, gewagte Metaphern beizubehalten […] Es geht nicht darum, den Text bei seiner Übertragung ins Deutsche zu ‚normalisieren‘, sondern die spezifische Schreibweise Aragons wiederzugeben, und dort, wo sie beim französischen Leser wegen ihrer poetischen Freiheit Anstoss erregt, muß sie auch beim deutschen Leser Anstoss erregen. Dieser muß die Originalität des ursprünglichen Textes spüren.“
Die Unterstützung Aragons und die Qualität ihrer Arbeit erlaubt ihr, bei den Verlegern eine Klausel durchzusetzen, die jede Umarbeitung ihres Textes ausschließt.
Die Freundschaft, die Lydia und Wolfgang Babilas mit Aragon verbindet, begünstigt Diskussionen über heikle Transpositionsprobleme, so z.B., wie sie im selben Artikel berichtet, das Problem, das durch ein „que“ aufgeworfen wird, das Aragon letzten Endes verwirft und das folgender Widmung zugrunde liegt :: „Für Lydia Babilas, tief beschämt ob der Mühe, die ich ihr mache mit dieser Sprache voller Brennesseln und ihren gabelförmigen Wurzeln, die in alle Richtungen verlaufen durch die Jahrhunderte des Sprechens mehr noch als des Schreibens. Mit meiner sehr respektvollen Freundschaft. Aragon.“
Freilich lagen, als sich Lydia Babilas für Aragon interessiert, schon viele seiner Werke in mehr oder weniger geglückter Übersetzung und oft mit Verunstaltungen vor. So hatte es sich der Übersetzer von Aurélien erlaubt, die Sätze zu vervollständigen, die in der Schwebe gelassen worden waren, Verben zu erfinden, die der Autor weggelassen hatte, die Metaphern zu erklären… Die erste Übersetzung von Der Pariser Bauer führt schwere Fehler mit sich. All dies verschwindet mit der Arbeit von Lydia Babilas, die es versteht, Aurélien seine Leichtigkeit und seine impressionistische Dimension zurückzugeben.
Lydia Babilas war eine Freundin unserer Gesellschaft. Die Mitglieder, die ihr begegnet sind, haben ihre Freundlichkeit und ihre natürliche Eleganz gespürt, die sehr schnell eine vertrauensvolle, herzliche Beziehung schuf.
Wir sprechen unserem Freund, Professor Wolfgang Babilas, unser aufrichtiges Beileid aus.
Francois Eychart
(Übersetzt von Wolfgang Babilas)
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