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Louis Aragon - Les Yeux d'Elsa
Zitate - Quelques citations
Zitate - Quelques citations
"Les yeux d'Elsa"
“Les larmes se ressemblent”
Dans le ciel gris des anges de faïence
Dans le ciel gris des sanglots étouffés
Il me souvient de ces jours de Mayence
Dans le Rhin noir pleuraient des filles-fées
On trouvait parfois au fond des ruelles Un soldat tué d’un coup de couteau On trouvait parfois cette paix cruelle Malgré le jeune vin blanc des coteaux
J’ai bu l’alcool transparent des cerises J’ai bu les serments échangés tout bas Qu’ils étaient beaux les palais les églises J’avais vingt ans Je ne comprenais pas
Qu’est-ce que je savais de la défaite Quand ton pays est amour défendu Quand il te faut la voix des faux-prophètes Pour redonner vie à l’espoir perdu
Il me souvient de chansons qui m’émurent Il me souvient des signes à la craie Qu’on découvrait au matin sur les murs Sans en pouvoir déchiffrer les secrets
Qui peut dire où la mémoire commence Qui peut dire où le temps présent finit Où le passé rejoindra la romance Où le malheur n’est qu’un papier jauni
Comme l’enfant surpris parmi ses rêves Les regards bleus des vaincus sont gênants Le pas des pelotons à la relève Faisait frémir le silence rhénan
"Pour un chant national"
Alain vous que tient en haleine
Neige qu'on voit en plein mois d'août
Neige qui naît je ne sais d'où
Comme aux moutons frise la laine
Et le jet d'eau sur la baleine
Vous me faites penser à ce poète qui s'appelait Bertrand de Born
presque comme vous Alain Borne un pays sans borne Ressemble à votre poésie Où des demoiselles chosies Comme au beau temps de l'unicorne Attendent un Bertrand de Born Qui leur chante les raisons de vivre et d'aimer les raisons d'aimer et
d'en mourir sonez-y Bertrand mieux que Chéhérazade Savait faire passer le temps Qui va la jeunesse insultant Faut-il que le coeur me brise À D'autres partir pour la croisade Quand mon amie aux cheveux d'or est en France et non pas à Tyr et que
vive en paix le Sultan Dans les boucles de mon automne Si j'ai perdu mon bel été Qu'importe Les eaux du Léthé Ont le goût que l'amour leur donne Et les baisers toujours m'étonnent Comme les images d'or qui se formant dans la bouche y périssent avant
d'avoir été Mais pourtant lorsque vint la grêle On entendit chanter Bertrand Le péril était différent Ou si c'étaient des sauterelles France n'est pas une marelle Où pousser du ciel à l'enfer mon peuple et mon coeur comme des cailloux
faits à d'autres torrents Les raisons d'aimer et de vivre Varient comme font les saisons Les mots bleus dont nous nous grisons Cessent un jour de nous rendre ivres La flûte se perd dans les cuivres Ah sourdra-t-il de la bataille une mélodie à la taille immense de nos
horizons Le malheur m'a pris à la Flandre Et m'étreint jusqu'au Roussillon À travers le feu nous crions Notre chanson de salamandre Mais qui saura ce cri reprendre
Donner voix aux morts aux vivants et plonger ses doigts dans la cendre
y débâillonner les grillons
Il faut une langue à la terre Des lèvres aux murs aux pavés Parlez parlez vous qui savez Spécialistes du mystère Le sang refuse de se taire
Que le long chapelet de France égrène enfin ses terribles pater ses
terribles ave Dans les îlots les bêtes marines Les loups dans le coeur des taillis Ont au prélude tressaili O chanteurs enflez vos narines D'une musique alexandrine
Pas un brin d'herbe un souffle à perdre une minute il faut donner l'ut
de poitrine à ton pays
Alain vous que tient en haleine Neige qu'on voit en plein mois d'août Neige qui naît je ne sais d'où Comme aux moutons frise la laine Et le jet d'eau sur la baleine
Vous me faites penser à ce poète qui s'appelait Bertrand de Born
presque comme vous
Presque
comme
vous
Le choix de Florence Saillen:
J'ai toujours, pour moi, préféré le prestidigitateur qui brûle ses tours sitôt faits en les expliquant au public, à ceux qui tiennent si fort à leurs pauvres inventions qu'ils prétendent les garder pour eux. Les premiers sont plus généreux ou plus riches. - p. 12
Je veux qu'un jour vienne où, regardant notre nuit, les gens y voient pourtant briller une flamme, et quelle flamme puis-je aviver sinon celle qui est en moi ? - p. 29
Ceux qui s'aiment d'amour n'ont qu'elle pour adresse (la nuit) - p. 40
Honte à ceux qu'un ciel pur ne fait pas soupirer
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Honte à ceux qu'un enfant tout à coup ne désarme
Honte à ceux qui n'ont pas de larmes - p.99Eine Übersetzung des Gedichts "Les yeux d'Elsa" ins Englische von Timothy Adès
Une traduction du poème "Les yeux d'Elsa" en anglais par Timothy Adès
An English translation of the poem "Les yeux d'Elsa" by Timothy Adès <timothyades@aol.com>
Elsa Your Eyes
your eyes so deep I stoop to drink I’ve seen
all the bright suns assemble here to preen
seen the despairing all plunge in to die
your eyes so deep I lose my memory
in the birds’ shade it’s raging ocean tempest
then see the weather’s fine your eyes are changed as
summer carves clouds to apron-size for angels
sky’s never bluer than above the harvest
what if the winds dispel the blues of heaven
your eyes outshine it when a teardrop glitters
your eyes the clear skies’ envy after showers
never so blue the glass as when it’s broken
o the wet brightness seven-sorrowed mother
the colour-prism pierced by seven broadswords
the day stabs deep that stabs among the mourners
the shot-silk iris bluer for the graveside
your eyes in sorrow pierce the pair of holes
the magi re-enact their miracle
all three of them observed with pounding pulse
the cloak of Mary hanging in the stall
words may-time saw a pair of lips suffice
for all the cries of woe and all the songs
not enough heaven for the starry throngs
they need your eyes your eyes’ twin mysteries
the child with pretty pictures on the brain
reveals his own affairs more cautiously
you make big eyes perhaps it means you lie
exotic blooms laid open by the rain
do they hide lightning in the lavenders
where insects shaft their violent amours
I’m tangled in the net of shooting stars
a sailor dead at sea when august flares
I won this radium from the raw pitchblende
in this forbidden fire my fingers burned
my paradise so often lost and found
your eyes my indies andes demavend
it happened one fine night the universe
foundered on reefs where wreckers lit a flame
set high above the sea I saw them gleam
your eyes elsa your eyes elsa your eyes
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Letzte Änderung - Dernière mise à jour: 18.06.2010
Les citations destinées à illustrer mon commentaire, à mettre le lecteur "au parfum" et à l'inciter à la lecture de l'ouvrage entier sont faites selon le principe du "fair use". Elles ne prétendent en aucune manière rendre compte de tous les aspects de l'oeuvre.
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