Was ist neu in dieser Ausgabe? - Quoi de neuf dans cette édition? | Das Werk - L'oeuvre | Biographie | Bibliographie | Informations | Maison Elsa Triolet - Aragon | Société des Amis de Louis Aragon et Elsa Triolet | Forum | Des critiques sur Aragon | Fragen und Antworten - Questions et réponses | Der Autor dieser Site - L'auteur de ce site |
Louis Aragon - Hourra l'Oural
Zitate - Quelques citations
Zitate - Quelques citations
Aus - Extrait de "Valse du Tcheliabtraktrostroï"
[...] Quel est le secret de la ronde qui mène le diable et son train Quel est le secret de ce monde où le travail n'a pas de frein Comme l'enthousiasme inonde son incompréhensible coeur L'avenir ici qui se fonde a la vertu d'une liqueur [...]
"Encore des paroles en l'air"
La vicomtesse prit une pose ensorcelante et dit au sous-secrétaire des Beaux-Arts Si c'est cela ce que vous appelez la Poésie Tout ceci se passait dans le ciel de l'Oural où des gens chics faisaient on ne sait pas pourquoi du camping Le sous-secrétaire ulcéré se récria Je suppose que vous savez pourtant que j'aimeAlbert Samain Verlaine et Valéry Je déteste la prose et je faisais des vers lorsque j'étais gamain Des aigles frôlaient le pied des dames Il y avait des météores qui s'arrêtaient dans la nuit s'émerveillant del'ingéniosité des face-à-mains Du monde comme il faut décidément soupira la Grande-Ourse habituée à des dompteurs Tout cela grignotait des nuages et se nourrissait d'éclairs Ma chère cria dans son monocle un fantôme de velours blanc regardez donc ce qui se passe C'est troublant c'est tout à fait troublant Simplement sous leurs pieds la terre s'était miseà se souvenir L'Oural rêvait car l'Oural rêve lui aussi de temps en temps
Aus - Extrait de "Vains regrets d'un temps disparu"
Effrayant bégaye un éphèbe à son voisin le barbu Ces miséreux lesmiserables et nous n'avons pas encore tout vu Que de splendeurs et que de fastes dont j'attends en vain le retour le luxe enfui la cour les fêtes les beaux chevaux l'impératrice les bolcheviks qu'en ont-ils fait Un horreur confesse son interlocuteur Et maintenant voici la foule qui s'étale ignoblement Ses mains sales sur les palais de malachite Ses mains sales sur les coupoles d'or des églises Ses mains sales sur les meubles l'argenterie et le linge fin des princesses Ses mains ses mains sales sur les petits corps des malheureueses grandes-duchesses Calmez-vous mais c'est une horreur gémit son interlocuteur Savez-vous qu'avec des icônes ils ont fait des niches à chien Savez-vous qu'ils Mais je m'étrangle en songeant à ces gens de rien qui traînent leur veste à leur aise sans distinguer le tien du mien dans le marbre et dans leporphyre et dans le lapis lazuli Le lapis est le pis concède avec horreur son interlocuteur Tournez vos yeux mon très cher et vénérable ami vers le sanglant Ekaterinenbourg C'est là qu'ils ont dans une cave fait un cadavre avec un tzar et la tzarine et ses petits onze personnes en tout Onze frissonne avec horreur son sensible interlocuteur [...]"Hymne"
Ils ont rendu l'homme à la terre Ils ont dit Vous mangerez tous Et vous mangerez tous Ils ont jeté le ciel à terre Ils ont dit Les dieux périront Et les dieux périront Ils ont mis en chantier la terre Ils ont dit le temps sera beau Et le temps sera beau Ils ont fait un trou dans la terre Ils ont dit Le feu jaillira Et le feu jaillira Parlant aux maîtres de la terre Ils ont dit Vous succomberez Et vous succomberez Ils ont pris dans leurs mains la terre Ils ont dit Le noir sera blanc Et le noir sera blanc Gloire sur la terre et les terres au soleil des jours bolcheviks Et gloire aux bolcheviks"1932"
Le petit cheval n'y comprend rien Qu'est-ce que c'est que ces caissons ces arbres de fer ces chars ces chansons qui sortent de sortes de fleurs suspendues Et rien ne sert de trotter Les mots de métal volent le long de la route au vent malicieux des poteaux télégraphiques Le petit cheval n'y comprend rien de rien Le petit cheval n'y comprend rien Le paysage est un géant enchaîné avec des clous d'usines Le paysage s'est pris les collines dans un filet de baraquements Le paysage a mis des colliers de fumées Le paysage a plus d'échafaudages qu'un jour d'été n'a de mouches Le paysage est à genoux dans le socialisme et l'électricité étire ses doigts fins du cielà la poussière Le petit cheval n'y comprend rien Personne ne dort dans ces maisons d'hommes Ça siffle partout comme après unchien et des léopards de feu se détachent au passage des wagonnets le long du combiné des sous-produits chimiques Tonnerre du minerai tombant aux concasseuses Tonnerre du rire des hauts-fourneaux Tonnerre d'applaudissements des eaux du barrage au numéro d'un clown inconnu qui crache du fer Le petit cheval n'y comprend rien De grands types circulent entre les épaules de la terre et sous leurs mains calleuses familièrement claque le flanc de l'avenir De grands types qui lisent au voyant des édifices publics les chiffres mystérieux de la fonte et du coke produits chaque jour De grands types pour qui le ciel et la montagne se résument le soir dans un accordéon Ah mon amour ah mon amour allons au cirque où fait de la voltige un Italien qui s'est sauvé de chez Mussolini dans les soutes d'un vapeur rouge dont le Vésuve a salué longtemps le départ et puis nous remonterons vers la ville socialiste à laquelle il manque encore ses balcons entendre ce qu'ont à dire de la poésie les membres de la brigade Maxime Gorki Quand on pense que le blooming n'a pas encore son poète Le petit cheval n'y comprend rien Sur un sein de la ville un monde fou s'agite Les femmes de par ici ont des yeux sinoirs qu'on s'y noyerait Les échoppes ont l'air de femmes bien aimées Un phonographe rose a seul des larmes dans la voix près de la tente des consultations vétérinaires Des grappes de souliers pendent à des poutrelles plus incroyables aux regards bachkirs que les automobiles ou pour toi que l'Anti-Dühring à l'éventaire du bouquiste Le petit cheval n'y comprend rien Au fait que disait-elle au début de ce poème la voix aérienne qui saute à mesure qu'on s'en va d'un pavilon vers l'autre et qui reprend l'antienne sans laquelle un quelque chose assurément manque au panorama Et les mots s'égrenaient à la fresque immense où dans un coin Détail un mammouth forgeron regarde avec tendresse un tout petit Lénine en plâtre Le petit cheval n'y comprend rien Tu n'y comprends rien petit cheval Est-ce que tu ne détestes pas à tes heures le fouet et le goût qu'il donne à ton foin Est-ce que tu n'as pas vu dans les villages des hommes avoir faim près des vierges en or Petit cheval ne presse pas ta course écoute petit cheval les mots radiophoniques qui sont la clé de ce rébus d'Oural écoute petit cheval écoute bien La technique dans la période de reconstruction décide de tout Petit cheval petit cheval comprends-moi bienAus - Extrait de "Les amants de Magnitogorsk"
Magnitogorsk La nuit est belle Magnitogorsk Est-ce toi Magnitogorsk Et si c'est elle Magnitogorsk Est-ce moi Tout le ciel est à la jeunesse et la jeunesse à l'avenir L'avenir à chaque instant presse le présent d'être un souvenir [...] Mais la jeunesse que nous sommes marche avec l'étoile à son front non dans le ciel des anciens hommes mais sur la terre sans patrons [...] Chantons les nouvelles romances d'une nouvelle passion en gardant les travaux immenses nés de la Révolution [...] C'est le printemps de notre classe dont la fête est au premier Mai Si je meurs qu'on me brûle et passe car c'est la flamme que j'aimais [...] Mort je n'ai nul besoin de larmes Prends notre enfant et mon fusil Si retentit l'appel aux armes Camarade femme vas-y Magnitogorsk La nuit est belle Magnitogorsk Est-ce toi Magnitogorsk Oui c'est bien elle Magnitogorsk Et c'est moiAus - Extrait de "Réponse aux Jacobins"
[...] Je salue ici ceux qui se mutinèrent au Chemin des Dames en mil neuf cent dix-sept Je salue ici ceux qui surgirent de la boue avec à la bouche un grand cri et tournèrent leurs armes du côté de la Marseillaise Et ceux qui dirent Feu sur eux sont encore de ce monde Je salue ici les ouvrières de Saint-Étienne qui sesont couchées en travers des rails pour arrêter les trains porteurs d'hommes et d'obus cahotants de chants et de cocardes et que les trains écrasèrent Je salue ici le Prolétariat contre la guerre pour la transformation de la guerre en Révolution Je salue ici l'Internationale contre la Marseillaise Cède le pas ô Marseillaise à l'Internationale car voici l'automne de tes jours voici l'Octobre où sombrent tes derniers accents [...]
Zurück zu Louis Aragon - Hourra l'Oural
Retour à Louis Aragon - Hourra l'Oural
Letzte Änderung - Dernière mise à jour: 12.08.97
Les citations destinées à illustrer mon commentaire, à mettre le lecteur "au parfum" et à l'inciter à la lecture de l'ouvrage entier sont faites selon le principe du "fair use".
Copyrights:
Texts: Copyright © by Jean Ristat
Selection of Quotations: Copyright © 1997-2001 by Wolfgang Babilas