Wo man Aragon erwähnt
Où l'on parle d'Aragon
Bei der Lektüre sehr unterschiedlicher Texte stößt man immer wieder auf den Namen Aragon.
Solche Funde werden hier gesammelt.
Um Mithilfe der Cyber-Arago-nauten wird gebeten
À la lecture de textes très différents on rencontre souvent le nom d'Aragon.
Nous rassemblons ici quelques-unes de ces trouvailles.
Les cyber-arago-nautes sont prié(e)s de contribuer à cette compilation.
- Jean-Marie Rouart: La noblesse des vaincus, Paris, Grasset. 1998
- "Un dictionnaire des grands écrivains dont on sait désormais qu'ils sont des grands vaincus de la vie: les désenchantés de l'amour (Musset, Byron, Aragon...), les rêveurs au pouvoir (Barrès, Malraux, Mauriac, Montherlant...), les violinistes de l'autodestruction (Verlaine, Genet, Dietrich, Lowry, etc.), les brûlés de l'intelligence et les autres." (Livres Hebdo, no 274, 02.01.98)
- Compte rendu par Jean-Claude Lebrun
- Edmonde Charles-Roux : "Oublier Palerme mais pas Marseille",
propos recueillis par Jean-Claude Perrier
Source : Livres Hebdo no 420 (06.04.2001), p. 75 :
Question : Et vous êtes donc restée seize ans à "Vogue"?
Réponse : Absolument, jusqu'à ce qu'on me mette à la porte, en 1966, et en vingt-quatre heures!
Question :Pour quel motif?
Réponse : Le détonateur fut que j'avais mis en couverture du magazine un top-model américain black qui, de surcroît, avait été la vedette d'un film très anti-américain. Tout cela avait de forts relents de maccarthysme. En fait, ce n'était qu'un prétexte : on ne m'avait pas pardonné de faire signer dans Vogue le communiste Aragon. Quand je suis partie, mes amis écrivains François Nourissier et François-Régis Bastide ont aussitôt démissionné.
- François Salvaing : Parti, Paris, Éditions Stock, 2000
- [...] j'avais vu la pièce [Puntila de Brecht] trois fois, j'étais ainsi à l'époque, si j'aimais revenant, relisant, revoyant, reécoutant, Lift to the Scaffold par Miles Davis, Otto e mezzo de Fellini, Aurélien d'Aragon, jusqu'à l'écoeurement (qui pouvait ne venir que longtemps après le par coeur) [...]. (p. 55)
- [...] les pires conceptions sur les relations entre l'art et la politique, dont Aragon, au premier chef, avait donné au parti l'intelligence de se détacher avec radicalité et solennité lors d'un Comité central tenu en 1966 dans la ville d'Argenteuil et dont je n'avais cessé de recommander la lecture des travaux et conclusions à Frédéric Sans. (p. 169)
- Deborah s'était emparée de Senoufo [roman de Frédéric Sans], m'en déclara, à plusieurs reprises en cours de lecture, que décidément Frédéric Sans avait attrapé l'Aragonite, chichis et tics, moins ce qui ne s'attrape pas, le génie pardi [...]. (p. 211)
- Stil était - certes à longue distance d'Aragon, mais qui ne l'était? - la deuxième étoile communiste dans le paysage littéraire. (p. 214)
- [Le narrateur rend les paroles que "Roland", son chef, adresse à l'écrivain et journaliste Frédéric Sans] [...] beaucoup d'écrivains avaient concilié, conciliaient, de hautes responsabilités journalistiques et leur travail littéraire, pourquoi pas lui? Parce qu'il n'avait pas leur force de travail, répondit Frédéric, et surtout parce qu'ils produisaient, sauf rarissimes exceptions, des oeuvres dont il n'envierait jamais la médiocrité. Il allait de soi qu'il ne parlait pas d'Aragon? Grands dieux non, il ne parlait pas d'Aragon. De Jean d'Ormesson, alors? Il [= Frédéric] ne considérait pas Jean d'Ormesson comme un grand écrivain? Frédéric Sans comprit, abasourdi, que Roland, si. Les deux hommes, l'ancien cheminot directeur de L'Humanité contre le rejeton de grande famille éditorialiste au Figaro Magazine, joutaient chaque semaine sur une radio et s'étaient hors antenne émoustillés l'un et l'autre de leurs irréductibles différences et de leurs communes prédilections [...], Frédéric constatait que, sincère au moins dans ses coquetteries, Roland avait ouvert dans la nef immense de son admiration pour Aragon une petite chapelle latérale où il pouvait faire d'esbroufantes dévotions littéraires à son inflexible contradicteur politique des vendredis soir. (p. 216-217)
- Au fond, dirait-il [Frédéric Sans], peu lui importait la valeur littéraire du texte, Quelques heures avec Nadine [un de ses livres] garderaient pour lui une inestimable valeur d'expérience humaine, à la façon, sans doute, d'un premier saut en parachute, d'une descente de rapide en kayak, d'un grand prix de formule 1, d'une soirée à écouter André Malraux ou Louis Aragon. (p. 311)
- Au coup de fil Blandin s'était énervé [...] - et Nicolas confirmait, tu parles qu'il était monté sur ses grands chevaux, c'était la période où il déchirait sa carte tous les soirs, pour reprendre la formule d'Aragon, mais, à la différence dudit, sans plus la recoller tous les matins [...]! (p. 402)
- [...] je n'écoutais plus car nous étions maintenant dans le parc et ce sont mes propres parents que je revoyais, ces dimanches de promenades culturelles dont j'ai déjà parlé, et naturellement l'une d'elles nous avait conduits aux Buttes-Chaumont, au moins autant que pour le lac et l'île, le temple, la grotte et la cascade, pour Le Paysan de Paris dont mon père savait par coeur des pages entières, vénérant par-dessus tout la partie intitulée "Le sentiment de la nature aux Buttes-Chaumont", et dont je m'apercevais, tandis que nous grimpions avec Frédéric Sans dans la direction de la rue Manin, que j'avais retenu - pourquoi celle-là? - une phrase, une seule : "Il m'apparut que l'homme est plein de dieux comme une éponge immergée en plein ciel." (p. 499-500)
Colette Kerber - Marie-Rose Guarnieri : "Contre ou pour Houellebecq?" (Livres-Hebdo, no 437, 14 septembre 2001, p. 6)
Question : "[...] est-ce qu'on peut aimer un livre en faisant abstraction totale de la personnalité de son auteur?
Réponse de Colette Kerber : "Évidemment. Sinon, nos librairies seraient vides. On n'aurait plus de Céline, on n'aurait plus d'Aragon... Moi, l'auteur, je m'en fiche complètement."
Pierre Bergé : "Je n'écrirai jamais mes mémoires" (Livres Hebdo, no. 498, 24.01.2003, p. 66)
Question [de Jean-Claude Perrier] : "Il y a des écrivains avec qui vous êtes peu indulgent, comme Aragon..."
Réponse [de Pierre Bergé] : "C'est un Aragon saisi à la fin de sa vie, quand il affichait son homosexualité de fraçon outrancière. Et je ne suis ps connu pour mon homophobie! Selon moi, Aragon n'a pas renoué, à la mort d'Elsa, avec la supposée homosexualité de sa jeunesse. Il est devenu homosexuel pour échapper à jamais à toute tentation féminine. Une espèce d'ultime fidélité à Elsa..."
Jorge Semprun
Lors d'une émission de télévision consacrée à la commémoration de la libération du camp d'Auschwitz (CAMPUS/G.DURAND-ANTENNE 2 le 27 Janvier 2005) Jorge SEMPRUN (ancien Ministre de la Culture espagnol, ancien déporté) a évoqué un poème d'ARAGON en ces termes :
ARAGON est un très grand poète. Il a écrit un des rares poèmes vrais sur les camps "Chanson pour oublier DACHAU". C'est un poème extraordinaire. On se demande comment un poète qui n'a jamais connu ça, a pu retrouver les sentiments, la vérité. C'est tout le génie d'un poète. Ce poème est un énorme poème."
(Communication de Claude Gazal du 11 juillet 2005)
Le poème est extrait du recueil Le Nouveau Crève-coeur" , section "Le cri du butor", Gallimard 1948; Coll. Poésie/Gallimard 1980; L'OEuvre poétique, 2e éd., t. 4, 1989-1990, p. 987-989.
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Siehe auch die Rubrik "Aragon, Leben und Werk, im Streit der Meinungen"
Voir aussi la rubrique "Aragon, l'homme et l'oeuvre, sous le feu de la critique"
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