Remarque préliminaire
Le poème PASSION ARAGON m'a été transmis par son auteur, une jeune femme suisse, accompagné du commentaire suivant :
"Je me suis découvert une vive passion pour lui [Aragon] à travers deux poèmes en particulier que je sais par coeur afin qu'ils me restent toujours : 'Le Bras' [extrait du Voyage de Hollande et autres poèmes] und 'Les mains d'Elsa' [extrait du Fou d'Elsa).
J'aime écrire et Aragon m'aide à trouver l'inspiration. Je lui en ai écrit un, à son intention, c'est un poème qui refléterait un peu ce que je voudrais lui dire s'il était toujours vivant. J'aimerais le partager avec vous. Il est vrai que dans mes poèmes je ne compte pas les vers, en prenant pour principe que cela enlève une grande part de spontanéité. C'est donc dans sa forme toute simple et brute que je vous l'envoie, ce poème, fruit de ma passion.
Je vous le donne, faites-en ce que bon vous semble..."
Vorbemerkung
Das Gedicht PASSION ARAGON wurde mir von seiner Verfasserin, einer jungen Schweizerin, zugesandt, begleitet von folgendem Kommentar :
"Ich habe in mir eine lebhafte Leidenschaft für ihn [Aragon] entdeckt insbesondere durch zwei Gedichte, die ich auswendig gelernt habe, damit sie mir immer bleiben : 'Le Bras' ['Der Arm', aus Le Voyage de Hollande et autres poèmes]] und 'Les mains d'Elsa' ['Elsas Hände', aus Le Fou d'Elsa).
Ich schreibe gern, und Aragon hilft mir, die Inspiration zu finden. Ich habe etwas für ihn geschrieben, es ist ein Gedicht, das ein wenig das spiegelt, was ich ihm gern sagen würde, wenn er noch lebte. Ich möchte es gern mit Ihnen teilen. Ich zähle allerdings in meinen Gedichten nicht die Verse, da ich prinzipiell der Ansicht bin, daß dies einen Großteil Spontaneität nimmt. Ich schicke Ihnen also in seiner ganz schlichten, nackten Form dieses Gedicht, die Frucht meiner Leidenschaft.
Ich schenke es Ihnen, machen Sie damit, was Ihnen beliebt..."
I. PASSION ARAGON
Bouleversement de mes sens
Où ton art enflamme mon coeur
Tu es devenu mon espérance
Un chemin à travers doutes et peurs
Tu es le miroir de mes émotions
Car le feu qui brûle en toi
Me consume dans chacune de mes actions
Et me met sans cesse en émoi
Tes rimes et tes vers sur mes lèvres
L'écho de tes mots résonne en moi
La réalité précède les rêves
J'aime le monde à travers toi
Passion dans le bouillonnement de mon sang
Mon esprit tout entier te rend hommage
A toi cet artiste de haut rang
Que je place au dessus des sages
Tes mots qui coulent sur mes maux
Torrent continu torrent de vécu
Peut-être t'en demandais-je trop
Mais je compte sur toi mon chevalier vaincu
Tes alexandrins peuplent mes songes
Ne me laissant pas de répit
Avec toi plus de mensonges
Tu as recadré ma vie
Mort l'année de ma naissance
Après une bien riche existence
Bien sûr que je parle de toi Aragon
Car toi seul mérites cette attention
Et je profite de cette occasion
Pour m'incliner devant ton admirable don
II.PASSION ARAGON ( suite et fin )
Glissent, glissent mes pensées
Vers celui qui me tient en haleine
Tout au long de ses poèmes
Me rendant le désir d'aimer
Tes proses me rappellent
L'évolution de ton être
Où tous tes regards sont tournés vers celle
En qui tu as pu renaître
A travers tes mots
Ecumes, vagues et flots
A travers ton style
Personnalité complexe et fragile
Homme très attachant
Lucide, limpide et provocant
La grandeur de ton âme
S'est toute construite de larmes
"Je te salue Aragon"
Symbole de mes idéaux
C'est par tes rimes et sons
Que je me suis découverte à nouveau
Au-delà des critiques
C'est ton coeur que je découvre
Enrobé de ces tournures magnifiques
Que mon instinct délicatement couve.
FLORENCE SAILLEN, 17.-20.01.2004
III. Acrostiche Louis Aragon
Lueur d'espoir au petit matin, éphémère et taquin
Où aux larmes s'accorde un doux parfum
Un artiste tel que toi, discuté et mystérieux
Irrésistible, audacieux et du brillant dans les yeux
Sache que grâce à toi mon Coeur est heureux
Arc-en-ciel surplombant mon existence
Redonnant vie à ces quelques couleurs passées
Aragon, tu mets des mots sur mes errances
Guerrier, toujours prêt à défendre tes idées
Oh mon idéal à travers les chemins de souffrances
Ne me laisse jamais tomber…
FLORENCE SAILLEN, 19.02.04
**************************************************************************"[...] au tout début de nos correspondances, je vous avais parlé du poème qui m'avait fait aimer Aragon. Il s'agissait du poème "Le Bras" [extrait du Voyage de Hollande et autres poèmes, Seghers. 1965, p. 103].
Ce matin, je me suis levée avec l'idée de lui rendre hommage, à travers un poème louant le thème du bras. C'est une sorte de réponse, où se trouvent tous les sentiments qu'engendrent en moi son écrit. J'y ai mis mon coeur."
IV. Hommage à Louis Aragon sur son poème " Le Bras "
Ainsi qu'une histoire inachevée
Ton bras qui me fait tant rêver
Ton bras dont j'aime la violence
Une des raisons de mon silence
Une des raisons de ma présence
Une preuve de mon amitié
Ce bras qui ne change pas
Malgré le temps qui passe
Ce bras dont j'aime le poids
Et dont la majesté me dépasse
Ce bras toujours là
Quoi que je fasse
Cette main tendue dont je m'empare
Avec l'empressement d'une condamnée
Ce bras devenu pour moi un rempart
Contre tempêtes et marées
Un beau jour son histoire
Sera connue et racontée
Je me prends souvent à rêver
A une fugace complicité
Bras dessous bras dessus
Protégé d'un doux tissus
Ce bras à la fois lourd et léger
Présent pour me protéger
Ce bras autour de mon épaule
Ce bras m'encerclant de sa passion
Je suis là et je joue mon rôle
Me consumant pour cette fusion
Tel pleure sans fin le saule
Ses larmes le long du tronc
Les innombrables étoiles du ciel
Sont les témoins muets de ces moments
Où l'aube et l'aurore s'interpellent
Et où les brouhahas du vent
Montent avec une force nouvelle
A la rencontre d'un nouveau temps
Florence Saillen, 26.02.04
V. Hommage à Louis Aragon sur son poème " Les mains d'Elsa "
Donne-moi tes mains pour le partage
Donne-moi tes mains qui me rendent réel
Qu'elles effleurent doucement mon visage
Qu'elles me révèlent un goût de ciel
Du bout des doigts tu traces le sillage
De nos amours éternelles
Lorsque je parlerai d'Elsa
Je désire vos cœurs remplis de respect
Pour celle qui toujours restera
Une âme sœur une partie de moi
Elle qui effaça le mot jamais
De mon credo et de ma foi
Donne-moi tes mains que je t'emmène
Sur les sentiers du bonheur sans fin
Toi mon étoile bohème
Qui me fais oublier la soif et la faim
Toi qui sais si bien toucher mon âme
Elsa mon doux amour ma flamme
Bouleversement de nos certitudes
Prends ma main et allons-nous-en
Loin des envieux loin des curieux
Dans un lieu où le temps
Rendra notre parcours moins sinueux
Nous délivrant de nos servitudes
Donne-moi tes mains pour notre salut
Notre âme ainsi mise à nue
Donne-moi tes mains que mon cœur s'y dépose
Ainsi que mes espoirs et mes proses
Que cette offrande O mon Elsa
Soit à l'image de mon Amour pour toi
Florence Saillen, 29.02.04
VI. 2ème hommage à Louis Aragon sur son poème " Le Bras "
Ainsi qu'une romance inachevée
Ce bras qui nous a relié
Ce bras porteur d'espérance
Seul carrefour de nos existences
Ce bras qui m'a tant apporté
Lien de chair et lien d'amour
Première pensée au petit jour
Seul le néant reste sourd
Face aux appels des oubliés
Le doute m'a-t-il enfin quitté ?
Ce bras jadis sans foi ni loi
Me rappelle ces années passées
Où provoquer était nécessité
Fini les tumultes fini les tracas
Le temps m'a doucement apaisée
Ce bras qui est devenu mien
A travers la vie et ses desseins
Mes hésitations et mes absences
Sont désormais le tremplin
Du début de ma résurgence
Eclats de rire et sanglots dans la voix
Les heures passent et tu es là
Peut-on dire toujours ou jamais
Ou le regrette-t-on après ?
La réponse est dans tes bras
Ces bras ouverts pour accueillir
Mes silences et mes bonheurs
Ces bras qui se tendent lorsqu'ils me voient
Pour me serrer sur ton cœur
La paix s'est installée en notre demeure
Florence Saillen, 03.03.04
Partons pour le pays des mots
Le pays des mots d'Aragon
Avec courage et sans bagage
Partons le coeur volage
Larmes de perles perles de l'âme
L'esprit libéré de tout drame
A la rencontre de Louis et d'Elsa
Afin de suivre leurs traces et leurs pas
Et oublions ces lambeaux du passé
Ces sursauts de notre esprit emprisonné
Florence Saillen, 11.03.04
Passent les saisons
Qui permettent de découvrir
À travers pluies et déraisons
Le destin de Louis Aragon
Souffle la brise
Sur mes clins d'oeil et sur mes rires
Ses mots chassent mes pensées grises
Mon âme est sous emprise
Ô muette adoration
Où se déchaîne l'orage à l'horizon
La foudre et les éclairs m'entourent
Mais cette fois encore mon coeur reste sourd
Puissent ainsi résonner tous les mots
Que le bon sens interdit
Car parfois le silence cache des maux
Que la raison souvent fuit
Qu'importe les regards inquisiteurs
Peut-être jaloux ou menteurs
Au fond tout ceci me dépasse
L'important est que…
… vie se passe…
Florence Saillen, 15.03.04
"Après avoir lu le livre de Jean Ristat " Avec Aragon" et ses entretiens avec Francis Crémieux, j'ai pu mieux comprendre la personnalité d'Aragon. J'ai fait donc un poème, avec les informations nouvelles que m'ont apportées ces interviews..."
Depuis le début je m'évertue
A me faire une image de toi
Et à chaque fois je m'avoue vaincue
Car tu cours plus vite que moi !
Désinvolte tu entretiens ce mystère
Qui fait ton charme et ta célébrité
Tu ne vis pas des mêmes critères
Jonglant en tout avec lucidité
Insaisissable Aragon !
Tu as découvert le tragique de nos destinées
A travers les multiples jeux de miroirs
Tu n'as pu que t'incliner
Sans toutefois baisser le regard
" Ma vie n'a plus aucun sens " dis-tu
Peut-être n'a-t-elle que le sens qu'on lui donne
Un beau jour en décembre ton bel canto s'est tu
Mais encore maintenant en mon cœur il résonne
Insaisissable Aragon !
Je te dois le sursaut de mon esprit
La redécouverte d'une espérance
Et toujours quand dans le silence je te lis
Je me redonne une seconde chance
Aragon tu as passé une vie à te chercher
Et j'aime à croire que tu t'es enfin trouvé
Tes mots et proses sont ton héritage
Qu'à travers tout cela sérénité se dégage !
…Insaisissable…Aragon… !
Florence Saillen, 28.03.04
"Je viens de terminer un poème pour Aragon. Je dois vous expliquer certaines choses auparavant. Ce qui m'avait frappé dans le livre de Ristat, c'est qu'il parlait de ce qui le faisait avancer pour faire connaître ARAGON, etc.. Et il disait que c'était l'amour d'Aragon qui lui donnait la force et le courage. Il disait également que c'était le cas pour beaucoup de personnes. Donc, voilà un poème en conséquence."
Aux nombreuses personnes que tu as rencontrées
Tu leur as donné une raison d'avancer
Tu leur as transmis l'amour des mots
L'insolence et l'audace que n'ont pas les sots
Par amour pour toi ils franchiront des monts
Avec comme refrain l'antienne de ton cœur
Ils n'auront de cesse d'agir à l'unisson
Afin de propager ton hymne d'heure en heure
Vaillant guerrier prêt à défendre ses idées
Vaillant insoumis face à ses contemporains
Fasse que ton exemple ignore les années
Et que l'on espère toujours sur les lendemains
Cet amour de toi est source de multiples créations
Que ce soit pour le poète en herbe ou l'illustre écrivain
Car ton charisme retient toute attention
Même lorsque tu clames joie ou chagrin
Quelle est donc cette attirance mystérieuse
Qui appelle à toi tous ces gens du monde entier ?
Peut-être la réponse est-elle dans tes lignes si nombreuses
Où tu exposes la vision de ton monde en toute intimité
Florence Saillen, 11.04.04
C'est avec des trémolos dans la voix
Que je vibre au plus profond de mon être
Clamant tes mots, admirant ton pas
De mes cendres je me sens renaître
Je me plais à jouer sur les cordes de la vie
Mêlant ma lucidité à la tienne
Quelques fois je ne sais plus ou alors je dérive
Attendant que le printemps revienne
On mise notre existence sur un lancer de dés
En mettant en jeu notre propre intégrité
Mesure-t-on l'importance d'un silence ?
Comprend-on que la vie comporte des échéances ?
Suspendue au murmure de tes lèvres
De mon marasme soudain j'émerge
Ce bel canto qui adoucit mes mœurs
M'aide à me sortir de la torpeur
Rien n'effacera le mystère
De tes mots parfois graves parfois dansés
Car le chant de ton âme n'a pas su se taire
Nous en sommes tous subjugués
Florence Saillen, 01.05.04
Je suis curieuse du lendemain
Curieuse de ce qu'il m'apportera
Je m'attends à tout : joie ou chagrin
Mais même si j'en ai envie, je ne reculerai pas
J'avancerai, le regard dans celui de la mort
Ainsi que le fit Aragon
Etre très consciente de son sort
Et combattre ses vieux démons
Riche de mes convictions j'éloignerai
Tous ceux qui ont le cœur fermé
Et toute ma vie je m'évertuerai
A partager ma cynique lucidité
Cette lucidité qui dérange, qui questionne
Celle dont on ne se plaît pas à parler
Cependant un beau jour, le clocher de l'église sonne
Mettant à mal nos certitudes et préjugés
J'admire l'attitude qu'a eue Aragon
Face aux autres et face à son destin
Il m'est difficile d'en expliquer la raison
Mes mots tentent seulement de rejoindre les siens
Florence Saillen, 04.05.04
Je n'ai de toi que des mots abandonnés sur des pages blanches
Des mots de feu des mots de larmes
Des mots pleins d'âme
Je ressens ta pensée je la rejoins sans jamais la saisir
Je te laisse m'envahir
Dans le silence de l'aube ton chant se fait écho
Un doux murmure
Une mélodie légère
Le passé ne m'apporte plus que ce parfum de ton être
Qui déjà n'est plus
Plainte ou complainte que sais-je
La vie souvent balance d'une rive à l'autre
Que choisir
L'eau la terre le feu l'air enfin se rejoignent
Et s'unifient
Caméléon que tu es
Tu sais être ou ne pas être paraître ou encore sembler
Sans te dévoiler
Mon cœur mon corps mon esprit en un instant s'enflamment
Avec un seul désir Te chanter
Florence Saillen, 23.06.2004
"C'est un 3ème et dernier hommage au poème qui m'a fait aimer Aragon. Je crois que par celui-ci j'ai fait ainsi le tour de la question :-)"
Ainsi qu'une passion non consumée
Ce bras hors de ma portée
Ce bras qui pourtant me relève
Malgré les absences et les années
Me revigore de sa sève
Sanglots de joie sanglots de drames
Ton bras qui me rejoint au cœur des flammes
Leurs folles danses nous éclairent enfin
Me narrant leur prochaine fin
C'est dans tes bras que je me sens femme
Telle une lanterne dans la nuit
Ton bras me guide sur le chemin
Pas même le soleil ou la pluie
Me dévieront de mes desseins
Se peut-il que le destin me sourie ?
Les mots s'alignent, bredouilles et imprécis
Tandis que je te parle de ma vie
Ton bras s'enroule alors autour de moi
Me redonnant amour et foi
Le bonheur c'est peut-être cela
Un mélange de rires et d'illusions
De doutes ou d'hésitations
Le bonheur se retrouve dans chaque cœur
Et dans chacune des milles saveurs
Mais est-ce que vraiment nous le cherchons ?
Florence Saillen
15.08.04
Crucifiée dans ma chair et dans mon âme
Au bord du néant, seule, je te réclame
Mon cri se fait râle, mon émotion larmes
Lorsqu'en une rime, tu me désarmes
Mes défenses volent en éclats
Je t'aime d'un amour furieux et brisé
Aragon, mon bonheur à crédit
Mon seul espoir de comprendre la vie !
Je rêve de te voir me prendre dans tes bras
Et d'écouter tes mots à mon oreille murmurés
Louis, ma vie n'a de sens que par toi
L'orage gronde et tu es là
Tes yeux me narrent une histoire encore inconnue
Devant toi, mon esprit est mis à nu
Plus rien n'est assez fort
Plus rien ne peut t'exprimer
Je te rejoindrai par-delà la mort
Où les mots ne font plus que danser
Ailes fragiles je survole
Tout ce qui est et qui n'est plus
Le passé le présent s'envolent
Je ne me reconnais plus
J'inventerai pour toi une étoile
Que j'appellerai " Liberté "
Aragon, approche ! Et lève le voile
Sur mon cœur brûlant et brûlé
Florence Saillen, 30.08.04
Assise sur le flanc de la montagne
Je porte à la connaissance du vent tes paroles
Celles qui désormais m'accompagnent
À travers sentiers et rigoles
Très vite la violence de l'écho me revient
Inoubliable et foudroyant
Il rallume l'espoir jadis éteint
D'un monde oublié par le temps
Silencieuse je pense à un paradis terrestre
Rempli de beauté et d'innocence
S'éloignent de moi les pensées funestes
De peur ou d'absence !
Tu es le battement du cœur qui s'accélère
À travers les mots que j'emploie pour te décrire
Vivifiant, le sang afflue dans mes artères
Me donnant du bonheur à en mourir
Florence Saillen
Ami ! Malgré nos cœurs endormis
Nos horizons trop souvent définis
Viens clamer en nos maisons
Le chant de ton étrange déraison
Fais entrer l'infini dans notre vie
Vaste demeure où ton silence nous lie
L'absence de mots en devient assourdissant
Tandis que nos sens t'appellent, impatients
Emportée par un vent de tragédie
La mélodie renouvelée de ta poésie
Tel un baume sur nos blessures
Elle nous relève dans un murmure
Les mots prennent forme sous ma plume
Exquis balbutiement de ce que je suis
Toi seul peux chasser la brume
Qui se forme quand je te lis
Lorsque l'infini devient passion
Le ciel se déchire, les astres implosent sous la pression
L'univers ne tient alors plus qu'à une chanson
Celle de ton cœur et du mien, à l'unisson
Florence Saillen
FIN
29 septembre 2004
Je ne peux me résoudre à t'oublier
Car à jamais mon âme à ton âme sera liée
Tes mots ont réveillé mon cœur
Ton cri m'a entraîné dans sa torpeur
Je veux pouvoir continuer à te chanter
Te faire connaître et te citer
Toi l'homme aux mille visages
Qui m'a libérée de ma cage
Ce fut un beau jour en décembre
En lisant ton poème " Le Bras "
Que ma volonté fut réduite en cendre
Que ma passion me dévora
Je ne pourrais jamais t'oublier
Toi, mon âme sœur d'une autre contrée
Tu me tends la main à travers les années
Sereinement, la prenant, je me remets à marcher
Sans fin je raconterai l'histoire
D'une rencontre entre deux êtres
Que rien n'aurait prédestiné
Car au-delà de la mort et du hasard
S'est formée une véritable complicité
Florence Saillen
1.11.2004
Tendrement je t'adresse ces paroles
A toi mon compagnon depuis presque une année
Tu me donnes la force et l'envie de me surpasser
En m'entraînant dans une course folle
Nos pas s'emmêlent et se croisent
Se recherchent jusqu'à l'épuisement
Les mots finissent par former une phrase
Prononcée avec attendrissement
J'ai découvert avec bonheur et émerveillement
Le monde d'Elsa et le tien
Tu es cette si belle étoile à mon firmament
Qui m'illumine et me rejoint
Ton regard au long de ces mois m'a porté
Et tes vers ont bercé mon âme
Présence invisible à mes côtés
Tu me libères sans cri et sans drame
Je te rends hommage noble poète
Éteint un 24 décembre comme celui-ci
Merci Aragocha d'avoir donné un sens à ma vie
Et de faire de chacun de mes jours, un vrai jour de fête !
Florence Saillen
24.12.2004
Tu es ce sourire qui m'illumine
Et cette joie dans mon regard
Je puise en toi vers et rimes
Même quand vient le soir
Ton souffle me rappelle
La douceur de l'amitié
Mon univers et mon arc-en-ciel
Laisse-moi encore te chanter !
Tu es cet air que je respire
Et la brise qui me frôle
Je ne crains plus de mourir
J'ai enfin trouvé mon môle
Je me crois seule, tu es là
Je tombe, tu me relèves
Tu me donnes l'envie de croire en moi
Lorsque le jour s'achève
Tu es ce langage que j'invente
Et ce monde que j'imagine
Qu'il pleuve ou qu'il vente
L'espoir est là et me fait signe !
Florence Saillen
11.01.2005
Bien mal acquis l'amour qu'un vent du Nord soulève
Tels les épis d'un blé parfois bien trop fragiles
Où sont passés nos chimères et nos milliers de rêves
Le futur incertain de l'attente fébrile
L'espoir d'un lendemain ignoré de l'ennui
" Il n'y a pas d'amour heureux "
Je marche dans le noir, ton souffle me poursuit
Étrange désespoir engendré par la nuit
Il suffirait de l'éclat d'une bougie qui brille
Pour éloigner enfin ces doutes, ces secrets
Qui envahissent l'âme sans même un état d'âme
" Il n'y a pas d'amour heureux "
Les journées passent, nos pas s'effacent, oh ! Destinée
Je chemine sans pouvoir maîtriser mes pensées
Se peut-il que ton regard fasse de moi ce qu'il veut ?
Que le feu de ton cœur embrase mon esprit
Et qu'à mes petites morts il rende simplement vie
" Il n'y a pas d'amour heureux "
Le silence a ses armes que la raison ignore
Seul l'écho de ta voix le repousse d'où il vient
Au fond de moi je veux pouvoir chanter encore
La puissance de la corde que l'amour entre nous tend
La puissance des mots nés d'un désir ardent
" Il n'y a pas d'amour heureux "
" Mais la même passion nous consume tous deux "
Florence Saillen
18 et 19.03.2005
(Poème inspiré par Avec Aragon de Jean Ristat)
Je t'imagine, déambulant
Au petit matin dans les rues de Paris
Torse nu cheveux au vent
Ta sensualité frise l'Infini
Cette bise qui se brise contre toi
Douce caresse, soufflet d'un moment
Tu marches, tu marches et tu ne t'arrêtes pas
Le temps s'efface, tu passes devant
Tragique est ce désespoir
Qui, à travers la vie, s'est fait tien
Mais l'oubli succède aux soirs
Et les souvenirs aux profonds chagrins
Tu incarnes cette Liberté
Celle qui ne peut s'apprendre
Puisses-tu par tes mots la partager
Avec ceux qui ne peuvent comprendre…
…Que l'important c'est Aimer
Aimer follement, désespérément, à cœur perdu
…Qu'il ne suffit pas de paraître ou de sembler
Mais seulement de mettre son âme à nu
Tu as aimé Elsa jusqu'à la déchirure
Lambeau qu'est l'amour qu'on ne peut définir
Tes proses sont devenues ses parures
Devant lesquelles on ne peut que frémir
Je tourne les yeux vers toi…tu marches toujours
Tu as fait de ta vie un nœud serré
Il faudra de la patience et de l'amour
Pour enfin le démêler
Et te dévisager
Florence Saillen, 26.04.2005
Lorsqu'au dernier de mes jours
Une ultime image apparaîtra
Claire, limpide, inoubliable
Témoignage poignant de ton influence sur moi
Ce sera la tienne….
Avec ce regard mystérieux que tu as toujours eu
Cette lucidité bouleversante de non-dits
Tu m'accompagneras jusqu'à ce seuil encore méconnu
Où le néant foudroie la vie
Les derniers mots auxquels je m'accrocherai
Rappelleront les plus beaux de tes bel canto
Et l'âme remplie de doux secrets
À l'abri de tes proses, je reposerai
Ma respiration se fera plus faible et plus légère
Mon cœur s'éteindra lentement
Déserté de son sang
Je me souviendrai alors de ces journées entières
Où l'émerveillement de tes mots
M'avait rendu mon âme d'enfant
Aragon...
Compagnon de l'éternel, éternelle source de joie
Tu as su rendre à mes actes, la foi
Et jusqu'à mon dernier souffle
Mes lèvres te murmureront…merci….
Tandis que le rideau de la scène se déchirera
Dans un grand bruit
Florence Saillen, Juillet 2005
Commentaire de l'auteur :
Le poème "Ultime image", est certainement, comme vous le dites si bien, celui qui me rend le plus vulnérable. Il est parti d'un constat très simple, qui est que l'élément le plus terrible si un jour je devais mourir, serait de ne plus pouvoir lire Aragon. Alors, adoration exagérée? Inconscience? Non. Beaucoup d'amour, et le fait de savoir que sans Aragon, je ne serais peut-être pas là aujourd'hui, je n'aurais peut-être pas développé de cette façon ma sensibilité. Un bel canto s'est créé en moi. "Ultime Image" est un flot de larmes entouré d'une grande espérance. Voilà. C'est son histoire.
Et si je devais la résumer, ce serait en revenir à ce premier poème que j'ai lu d'Aragon qui a bouleversé, et qui bouleverse encore mes sens, ces cinq lignes:
"Ainsi qu'une île Borromée
Ce bras qui te tient enfermée
Ce bras pourtant de violence
Où bat le sang de mon silence
Ne sait rien faire que t'aimer"
Comment pourrait-on croire en toute logique qu'il a suffit de seulement ces quelques mots, pour entrouvrir une porte sur un monde tellement plus vaste? Mais en tout cas, je peux vous dire que mon dernier poème a choqué, ému, et bouleversé mes proches et mes amis.
J'ai rêvé qu'un jour je marcherai
Dans un monde où les mots valseront
Accompagné d'Elsa, je t'y retrouverais
Et mes pas aux vôtres se mêleront
Vous êtes la colonne vertébrale de ma vie
L'étoile filante qui traverse mes nuits
Et quand, au petit matin, mes yeux s'ouvrent
C'est votre amour que je découvre…
…Un amour profond et brisé
Un amour que seule la mort peut dénouer
Et je retrouve en vous deux la force
De lever la tête et quitter mon écorce
Je crois en vous comme au soleil
Qui réchauffe et donne vie
Je crois en vous, âmes éternelles
Pour qui la nuit est infinie
J'ai rêvé qu'un jour je vous rejoindrai
L'esprit heureux et plein d'émois
Dans vos bras ouverts, je m'élancerai
Pour vous offrir mon coeur
Et ma foi
Commentaire de l'auteur :
J'ai toujours eu une personnalité fragile, et depuis deux ans, grâce initialement à quelques vers d'Aragon, il est devenu un des pilliers des plus solides de ma vie. Si je devais l'enlever de mon existence aujourd'hui, il ne me resterait plus rien. Je sais qu'il est très difficile d'accepter ce que je viens de dire là, d'une part, parce que cela paraît incompréhensible qu'un mort puisse à ce point influencer un vivant, et d'autre part, parce qu'il est aussi très difficile de voir la nudité émotionnelle que j'exprime quand je m'adresse à Aragon.
Je sais, au fond de moi, que c'est lorsqu'on parle avec son coeur, que l'on touche le plus de gens. Et je sais aussi, que j'ai fait découvrir et aimer Aragon par des gens qui ne le connaissaient pas nécessairement. L'a priori, dans ces cas-là, est d'or et déjà favorable à l'écrivain, et je m'en réjouirai toujours!
J'ai l'air d'idéaliser le couple, mais je crois que je le connais très bien au contraire. Ce sont des êtres humains, comme vous et moi, mais parfois, dans la vie, des affinités se créent...même au-delà du temps, Et de cela, j'en suis persuadée, qu'on prenne cela pour du mysticisme ou pas.
Je me rendrai "Rue de Varenne"
En souvenir de ta mémoire
Car tu es celui que mon cœur aime
De l'aube jusqu'au soir
Mes yeux découvriront les paysages
Que tu as connu et aimé
Et je suivrais les sillages
Des chemins que tu as empruntés
Tu es la force qui m'amène
À aller toujours plus loin
Ma vie est devenue un poème
Semblable aux tiens
Mon existence entière a changé
Je vais désormais au bout de moi
Et dans tes vers chantés
Je retrouve candeur et joie
En marchant au bord de la Seine
Mes pensées vogueront vers toi
Et arrivé "Rue de Varenne"
Mon cœur ému te saluera
J'entreprendrai ce long voyage
Pour visiter les lieux
Où mon poète a vu ses dernières images
Et fait ses adieux
Son cœur a cessé de battre, foudroyé
Au milieu de l'allée du Moulin et de ses rosiers
Te laissant seul, éploré
Par le départ de ta bien-aimée
La fulgurance inouïe de la douleur
La déchirure d'un esprit qui se meurt
Aragon, tu as su malgré tout
Relever la tête et rester debout
Cette main qui ne se posera plus sur la tienne
Avec ce doux accent lorsqu'elle parlait…
Comme elle a dû être grande ta peine
De perdre celle que tu aimais
Tous ces mots jadis murmurés
Aux frontières d'une autre contrée
S'envolent avec elle, cher amour
S'envolent malgré toi pour toujours
Ta vie durant, tu as chanté Elsa et la France
La fidélité à la patrie et à la femme aimée
N'est-ce pas au final le même amour ?
Le même combat à mener chaque jour ?
Le cœur d'Elsa s'est brisé
Entraînant avec lui une partie de votre histoire
Et c'est dans ce pan encore inachevé
Que tu continues de te mouvoir
Florence Saillen, 19.03.2006
Qu'est-ce que la rose…
Sinon l'être aimé ?
La rose rouge, la rose sang et ses épines
Celle qu'une fois portée au visage pour la sentir
Envahit l'être tout entier
Emprisonnant l'âme pour toujours
Qu'est-elle sinon le symbole de l'amour infini
L'amour passion
Aveuglé, déchiré, l'amour transi
Perdu dans un océan de pensées, de caresses, de rêves, de trêves aussi
Qu'est la rose, si ce n'est le fruit défendu ?
La pomme qu'Eve décrocha de l'arbre
Et qu'Adam croqua ?
Ses épines sont tranchantes et son parfum secret
Ah le doux effluve qui fait oublier le monde
Et le banal quotidien
Avec son lot de misères
De misères noires,
Et ignorées
Cette misère qui s'efface devant l'amour
L'amour d'une femme
De son parfum
Unique, subtil et transcendant
Elsa…
Les mots se bousculent
Et le cœur cogne
Cogne, cogne comme un sourd car personne ne l'écoute
Si ce n'est le vent et la brise passagère
Et leurs murmures incessants
Ouvre ta main, Amour,
Ouvre ton cœur
Découvres-y la Rose
Qui t'emportera au firmament
"Aragon disait en octobre 1966 que le livre «Elsa» de 1959, était le poème qu'il préférait de tous ceux qu'il avait écrits. Puissent mes mots se substituer aux siens, le temps d'un poème et d'un bref hommage." F.S.
Je cueillerai pour toi une rose
Fraîche
Et belle comme le jour
Tu en arracheras ainsi les épines
Les épines et les regrets
Larmes d'une vie impensable sans toi
Immortelle
Et rare
Je l'appellerai Elsa
En souvenir éternel de tes yeux qui narrent
Un futur où nous ne serons qu'un…
Alchimie et fusion de nos corps
Enfin réunis
Nos œuvres se croisent
Se recherchent
Et dans la rose du point du jour se retrouvent
Pour s'aimer follement
Intensément
À travers un baume léger
Et enivrant
Les yeux crevés je verrais encore ton règne
À travers mon existence
Dans mes rêvers et
Mes cris
Parfois presque inaudibles…
Je veux être l'eau qui t'abreuve
Et le sang rouge et violent de tes veines
Je resterai à jamais le troubadour qui te chante
Rose parmi les roses
Elsa dont le prénom seul m'enchante
Et me rend à la vie
Comment des mots peuvent-ils décrire
L'espérance que tu me donnes ?
Comment expliquer au monde
Cette joie qui me transcende
Et en laquelle mon humanité se fonde ?
Comment chanter l'amour qui m'envahit Lorsque je te lis ou te découvre ? Les portes de mon horizon désormais s'ouvrent Sur l'Univers et ses non-dits
Vous êtes, Elsa et toi, le ciment
Qui maintient debout mes fondations
Et quand le doute surgit, pernicieusement
Je vous rejoins, sereine, dans vos sillons
Avec vous, je n'ai plus peur
De l'avenir, du destin, du dur labeur
Avec vous, je me relève
D'une existence qui manque de sève
La force de votre amour me guide
Et ne m'abandonne jamais
Les années passent, aussi les rides
Mais mon cœur ne reste pas muet
Il continue de vous chanter
Et vous adresser cette louange
Confiante, ma main se tend
Vers vous, mes anges gardiens
Amants éternels
Liés d'un même serment
Florence Saillen, 25.02.2007
"Il est vrai que lorsque je me mets à la place des gens qui lisent mes poèmes pour Aragon, cela pourrait paraître choquant. Mais peu importe. Vous savez, je ne peux écrire que ce que je pense ou ressens… Oui, c’est une personnalité controversée, surtout à cause de son parcours politique, mais moi, pendant ces trois longues années, j’ai essayé de le comprendre. Et après réflexion, ce qui me porte, c’est l’amour d’Aragon pour Elsa. Il est… mystique… et devant ce phénomène, je ne peux qu’être émue. De plus, je n’oublierai jamais que si je n’avais pas eu Aragon à un certain moment de ma vie, je ne serai plus ici pour en parler."
Florence Saillen, 13 mars 2007
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28.03.2007 |