« Il faut imaginer Sisyphe heureux »: telle est la note célèbre sur laquelle Albert Camus (1913-1960), prix Nobel de littérature en 1957, termine son essai Le mythe de Sisyphe (1942). Dans cet essai, l’auteur présente au lecteur sa vision d’un monde absurde où il n’y a plus vraiment d’espoir mais où il demeure toutefois possible de trouver son bonheur. Cette idée constitue le fond philosophique du récit L’étranger (1942) ainsi que des pièces de théâtre Caligula et Le Malentendu (1944), tous regroupés dans ce que Camus lui-même appelait ‘le cycle de l’absurde’. Ce cycle, première étape et point de départ de la réflexion camusienne sur la condition humaine, sera au centre de notre cours. Nous allons l’étudier de manière théorique, en nous appuyant sur les différentes méthodes d’analyse d’öuvres littéraires (textes narratifs, dramatiques), et de façon concrète, en contextualisant le cycle de l’absurde dans la création littéraire de l’auteur. Après une introduction à la vie d’Albert Camus, nous tenterons de comprendre quels sont les enjeux de l’absurde, sous quelles formes celui-ci se présente dans ses öuvres et comment il se positionne par rapport aux autres interprétations du monde occidental pendant et après la Seconde Guerre mondiale (p. ex. l’existentialisme). Sisyphe, « l’ultime héros absurde », peut-il vraiment être heureux?
- Lehrende/r: Moritz Schertl