Dès son premier roman, Les Armoires vides (1974), l’auteure née en 1940 dans le nord de la France décrit des expériences biographiques marquantes, voire traumatisantes: le milieu médiocre de ses origines familiales, dont elle aura honte au cours de ses études supérieures; une initiation humiliante à la sexualité; un avortement; la démence et la mort de la mère etc. – Alors que cette première publication se situe encore dans le genre du ‚roman autobiographique‘, les öuvres suivantes cherchent à développer une autre ‚écriture‘. En s’éloignant du terme et du genre ‘autofiction’, Ernaux elle-même désigne sa pratique d’écriture (qui refuse manifestement toute approche de la psychanalyse) comme une pratique „auto-socio-biographique“. La critique universitaire lui atteste une ‚écriture ethnologique‘, qui – en se basant sur une objectivité maximale – cherche à articuler les deux complexes thématiques majeurs de son öuvre: le social et l’intime.
L’‘écriture dépouillée‘ ernausienne offre plusieurs points de départ pour une interprétation: D’une part des approches méthodologiques comme la „théorie de la hiérarchisation de l’espace social“ de Pierre Bourdieu et „l’analyse du discours“ de Michel Foucault, d’autre part des approches intertextuelles et intermédiatiques, qui aident à comprendre la portée socio-politique de cette öuvre.
Au cours du séminaire nous étudierons trois textes datant de différentes périodes: Les Armoires vides (1974), La Honte (1997) et Les Années (2008). Une bibliographie sera mise à disposition lors de la séance inaugurale.
- Lehrende/r: Irmgard Scharold