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Cluny, à la découverte des sites clunisiens

(= Dossiers d'Archéologie 275 (Dijon) juin/juillet 2002)


 

 

 

 

Didier Mehu: Le réseau clunisien au Moyen Âge, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 4-11

Résumé: Tout historien penché sur le monachisme clunisien se heurte tôt ou tard à la définition de son objet. Qu'est-ce qu'un monastère clunisien? Il n'existe pas deux listes identiques. Pour certains, on a pu en dénombrer quelques centaines, près de 1000, voire 1200. Le coeur du réseau est bien identifié entre la Bourgogne, l'Auvergne et l'île-de-France, mais ses marges sont floues: jusqu'en Pologne? au Portugal? en Palestine ? ou guère au-delà du Rhin, de la Lombardie et de la Castille? Et que faire de ces "pré-clunisiens" et "néoclunisiens" identifiés par les historiens allemands et cartographiés comme tels dans leurs atlas historiques?

Christian Sapin: Saint-Germain d'Auxerre (Yonne), in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 12-13

Résumé: Saint-Germain d'Auxerre (Yonne) n'appartient pas véritablement à la constellation des sites clunisiens ; en effet ce site constitue un des exemples où la greffe n'a pas pris. On le mentionnera pour ses liens privilégiés avec Maïeul de Cluny, et pour les échos de l'art clunisien que l'on peut y trouver.

Christian Sapin: Baume-les-Messieurs (Jura), in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 14-15

Résumé: Baume-les-Messieurs/Jura) est assurément, avec Gigny, un des sites phares de l'histoire, et même de la "préhistoire" clunisienne, avec ses jours d'ombre et de lumière, dont témoigne encore aujourd'hui la grande abbatiale installée au plus profond d'un site naturel unique

Evelyne Proust: Beaulieu-sur-Dordogne en Bas-Limousin, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 16-17

Résumé: Dominant le bourg auquel le monastère a donné puissance, l'abbatiale de Beaulieu-sur-Dordogne, célèbre pour son tympan sculpté, est un précieux vestige du principal point d'ancrage de l'ordre de Cluny en Bas-Limousin.

Didier Mehu: La Chapelle-des-moines de Berzé-la-Ville, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 18-19

Résumé: Petit édifice construit à mi-chemin entre Cluny et Mâcon, la Chapelle-des-moines de Berzé-la-Ville est témoin de l'Église clunisienne à son apogée. Elle est intégrée dans la couronne de lieux clunisiens qui protègent et nourrissent le monastère. Ses peintures murales expriment le désir de l'expansion clunisienne aux dimensions de la chrétienté.

Anne-Marie Pecheur: Carennac: Un jalon de l'empire clunisien, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 20-21

Résumé: Situé au coeur du pittoresque village de Carennac, baigné par les eaux de la Dordogne, le prieuré-doyenné de Carennac, composé de l'église Saint-Pierre, du cloître, des bâtiments conventuels et du château des doyens, est l'un des ensembles monumentaux les plus visités du Haut Quercy.

José Luis Senra Gabriel y Galán: Les principaux prieurés clunisiens de la péninsule Ibérique, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 22-25

Résumé: Dès le dernier tiers du XIe siècle, les relations de la monarchie de Castille et León avec Cluny se renforcèrent, avec le doublement de la rente annuelle instituée vers 1050 et le rattachement de monastères géopolitiquement très importants à l'ordre clunisien. Les vestiges qui nous sont parvenus mettent en évidence l'introduction de certains éléments architectoniques étrangers à la tradition espagnole.

Kristina Krüger: Charlieu, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 26-27

Résumé: Le monastère, appelé "Carus locus", fut fondé peu avant 876 par l'évêque Robert de Valence et son frère Édouard. Un acte pontifical de l'an 932 témoigne de sa soumission à l'abbaye de Cluny, due à l'initiative du comte Hugues d'Arles et de Vienne, qui faisait partie de l'entourage de la famille royale de Bourgogne, elle-même étroitement liée à l'abbé de Cluny, Odon (927-942). Malgré la taille du couvent, qui comptait plus de 30 moines, et sa prospérité qui ressort des rapports de visites, Charlieu eut un rôle plutôt modeste au sein de l'ordre clunisien, et n'eut jamais plus qu'une portée régionale.

Elizabeth Jacquier: Deux prieurés clunisiens en Bourgogne du Sud: La Madeleine à Charolles et Marcigny, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 28-30

Résumé: Les prieurés de Charolles et de Marcigny (Saône-et-Loire) dépendaient de l'ordre de Cluny, comme ceux de Paray-le-Monial, Saint-Marcel-lès-Chalon, Bourbon-Lancy, Mesvres, Mont-Saint-Vincent et Saint-Racho-les-Autun. Leur existence est liée à ce contexte de ferveur religieuse, marquant les Xe et XIe siècles, qui incita les riches seigneurs aux fondations pieuses. S'ils connurent tous deux un sort commun durant les guerres de Religion (1568) où ils furent mis à sac, puis morcelés, démembrés sous la période révolutionnaire, au titre des biens nationaux, on ne peut guère les assimiler tant ils bénéficièrent d'une expansion fort contrastée que les aléas des sources écrites (pertes, dispersions) accentuent fortement. Néanmoins, les comptes rendus des visites, que l'ordre organisait régulièrement pour veiller au suivi temporel et spirituel de ses maisons conventuelles, éclairent de façon éphémère un passé perdu.

Arlette Maquet: Une église remarquable Châtel-Montagne, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 31

Résumé: Située dans une zone de moyenne montagne, l'église de Châtel-Montagne, qui relevait du diocèse de Clermont jusqu'à la création de l'évêché de Moulins en 1822, séduit le visiteur par la force qui se dégage de sa sobre architecture de granit.

Jean-Claude Fau: L'abbatiale Saint-Sauveur de Figeac, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 32-33

Résumé: La ville de Figeac comme celle de Moissac, à l'autre extrémité du Quercy, a pour origine une très ancienne abbaye bénédictine qui, au XIe siècle, est venue rejoindre la grande famille clunisienne. Dans les deux cas aussi, le rôle de ville-étape sur la route du Puy à Saint-Jacques de Compostelle, la via podensis, et les activités économiques issues du pèlerinage ont fortement contribué au peuplement.

Eliana Magnani: Le prieuré roman de Ganagobie, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 34-37

Résumé: Célèbre par son église et ses mosaïques du XIIe siècle, l'ancien prieuré clunisien de Ganagobie s'élève sur un plateau occupé probablement depuis l'âge du Bronze. Il surplombe la Durance, au bord de la voie Domitienne, chemin qui pendant l'Antiquité et le Haut Moyen Âge liait le bassin rhodanien à la vallée du Pô. Donné à Cluny dans les années 960, vendu comme bien national en 1791, Ganagobie a fait l'objet d'une fouille extensive entre 1974 et 1994(2). Entièrement restauré, le monastère abrite depuis 1992 une communauté bénédictine venue de Hautecombe en Savoie.

Christian Sapin: Gigny, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 38-39

Résumé: Berceau de Cluny, le site et l'abbatiale de Gigny/Jura demeurent encore aujourd'hui des témoins essentiels pour les débuts de l'architecture romane, comme pour les dispositions liturgiques.

Viviane Huchard: L'hôtel de Cluny, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 40-41

Résumé: Au coeur du Quartier latin, se dresse l'hôtel de Cluny, résidence parisienne des abbés bourguignons. Édifié à la fin du XVe siècle, c'est l'un des rares édifices d'architecture civile médiévale conservé à Paris ; il continue d'offrir un magnifique exemple d'architecture flamboyante.

Chantal Arnaud: Le monastère de La Charité-sur-Loire (Nièvre), in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 42-45

Résumé: Le site de La Charité-sur-Loire est surtout connu pour son église prieurale. Autour d'elle, les bâtiments monastiques et la ville sont tout aussi dignes d'intérêt. Désignée fille aînée de Cluny, cette dépendance s'inscrit pleinement dans l'esprit clunisien tout en conservant sa spécificité.

Jean-Louis Vigier: Lavoûte-Chilhac: Sainte-Croix de La volte, un prieuré clunisien au pays d'Odilon, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 46-47

Résumé: Bien qu'il ait été élu en 994 à la tête de la congrégation de Cluny et en soit devenu le Ve Abbé, Odilon de Mercoeur n'oublia pas pour autant son Auvergne natale, comme en témoigne un certain nombre de monastères qu'il y fit construire, et notamment le prieuré Sainte-Croix de La volte, fondé de conserve avec toute sa famille, le 14 septembre 1025, jour de la fête de l'Exaltation de la Sainte Croix. Ils implantèrent ce monastère sur une petite colline qui leur appartenait et était exactement située face au très ancien village de Saint-Cirgues, où se trouvait d'ailleurs un château des Mercoeur. Comme le précise Odilon dans la charte de fondation de ce prieuré: "On appelle cette colline Volte, parce qu'elle est située sur les bords de l'Allier, rivière dont les eaux l'entourent sur trois côtés, et pour ainsi dire, l'enveloppent de leurs plis sinueux".

Evelyne Proust - Bernadette Barriere: Saint-Martial de Limoges, prestigieuse abbaye, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 48-49

Résumé: Cette puissante abbaye détruite à la fin du XVIIIe siècle s'est édifiée auprès du tombeau de Martial, premier évangélisateur du Limousin, disparu vers l'an 300.

Catherine Chevochot: L'abbatiale Saint-Martin de Massay, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 50-51

Résumé: Édifiée au VIIIe s. sur décision du comte d'Aquitaine, l'abbaye Saint-Martin de Massay bénéficia rapidement des attentions royales et papales. Parmi ses abbés les plus emblématiques se trouve Bernon, qui sera le premier abbé de Cluny. Le monastère est installé en limite de bourg et il était ceint de remparts précédés de fossés. Il eut cependant à subir les incursions normandes, anglaises, puis protestantes, et fut donc maintes fois reconstruit.

Jean-Denis Salveque - Pierre Garrigou Grandchamp - Alain Guerreau: Le doyenné de Mazille, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 52-53

Arlette Maquet: L'abbaye de Menat, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 54-55

Résumé: L'abbaye de Menat (Puy-de-Dôme) est située à proximité immédiate des gorges de la Sioule, dans une région boisée au relief marqué, et pendant longtemps difficile d'accès. L'édifice est situé à mi-pente au-dessus d'un petit affluent. De fondation ancienne, le monastère ne devient clunisien que tardivement et ne connaît pas un grand épanouissement dans l'ordre, peut-être en raison de sa situation. Les bâtiments subsistants témoignent malgré cela d'une grande ampleur.

Jean-Claude Fau: Le prieuré de Moirax en Agenais, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 56-57

Résumé: Au milieu des molles ondulations qui se déploient sur la rive gauche de la Garonne, au sud d'Agen, l'église romane Sainte-Marie de Moirax occupe le sommet d'un coteau, à 2 km environ du fleuve. Elle domine de sa masse de pierres claires les toits de tuile du modeste village disposé en arc de cercle à son pied.

Chantal Fraïsse: L'abbaye Saint-Pierre de Moissac, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 58-61

Résumé: Le monastère Saint-Pierre de Moissac, né au VIIe siècle, s'affilia à la congrégation clunisienne au milieu du XIe siècle. Cette union contribua largement au nouvel essor de cette importante abbaye du sud-ouest de la France qui a conservé deux monuments phares de la sculpture romane: le cloître terminé en 1100, plus ancien cloître historié connu, et le portail de l'église abbatiale. Malmené par le XIXe siècle, l'ancien monastère tente de nos jours de recouvrer l'ensemble de ses bâtiments conventuels dans la perspective d'un usage culturel.

Arlette Maquet: Mozac: Une abbaye intégrée à l'ordre, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 62-63

Résumé: Mozac, situé à 1,3 km de Riom (Puy-de-Dôme) constitue actuellement un faubourg de cette ville. C'est une communauté monastique importante et ancienne, à la tête d'un réseau de dépendances conséquent, mais qui a conservé des spécificités à l'intérieur de l'ecclesia cluniacensis.

Anne Baud: Le prieuré clunisien de Nantua: Ancienne abbaye carolingienne du Bugey, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 64-65

Résumé: Les origines de l'abbaye de Nantua sont assez mal connues. Selon la légende rapportée par Guichenon, une abbaye aurait été fondée au VIIe siècle par saint Amand à Nanto, dans le territoire des Lyonnais. Mais le toponyme longtemps assimilé à celui de Nantua ne correspondrait pas à l'abbaye du Bugey ; selon les Bollandistes, Nanto se trouverait en Rouergues.

Catherine Chevochot: La priorale Saint-Étienne de Nevers, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 66-67

Résumé: Sa construction semble débuter en 1063, date de sa donation directe à l'abbaye de Cluny. Son édification se place dans un contexte historique important: Pierre Damien, Hugues de Cluny et Yves de Chartres font émerger Saint-Étienne dans la mouvance de leur réforme monastique et ecclésiastique. Douze moines et un prieur furent envoyés pour y oeuvrer. Consacrée en 1097, l'église s'affirme déjà comme un édifice exemplaire, tant sur le plan spirituel qu'architectural.

Catherine Chevochot: Le Prieuré Saint-Sauveur de Nevers, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 68-69

Résumé: Fondation carolingienne relevée au XIIe siècle, le prieuré Saint-Sauveur bénéficie d'une implantation stratégique. Il s'inscrit dans un tissu urbain dense, entre les limites du cloître des chanoines de la cathédrale et celles de l'abbaye Notre-Dame. Protégée par les remparts, l'église se situe alors aux débouchés du pont de Loire et offre un premier accueil aux pèlerins et voyageurs.

Catherine Chevochot: Saint-Victor de Nevers: abbatiale et priorale, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 70-71

Résumé: Construit dans le faubourg est de Nevers, le monastère consacré à saint Victor serait un des premiers de la cité. Ruinée au cours des siècles, l'abbaye est sauvée grâce au diplôme du roi Henri Ier qui ordonne sa reconstitution. Installé dans les limites du bourg Saint-Étienne, le monastère est resté dans l'ombre du puissant prieuré du même nom. Il bénéficiera cependant de la générosité du comte Guillaume Ier, à la recherche du salut de son âme.

Philippe Racinet: Saint-Denis de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir), in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 72-73

Résumé: Le monastère Saint-Denis est donné à Cluny en 1080 par Geoffroy, premier comte du Perche, à la suite d'une querelle avec les religieux de Saint-Père de Chartres, premiers bénéficiaires de cette fondation qui remonte à 1031-1032. Cette concession est symptomatique de l'enjeu géo-politique que représente un établissement monastique de ce type, car le choix de Cluny - qui venait de récupérer du roi la collégiale de Saint-Martin-des-Champs, dans la capitale capétienne - au détriment de l'abbaye chartraine, dans un centre de pouvoir de la famille de Blois, ne peut pas être une simple coïncidence.

José Luis Senra Gabriel y Galán: L'empreinte clunisienne dans les monastères de Oña et de Cardeña, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 74-75

Résumé: La profonde influence de Cluny s'est-elle matérialisée dans la péninsule Ibérique? La présence des sculpteurs romans bourguignons qui travaillèrent aux grands édifices clunisiens est visible non seulement dans les prieurés dépendants de l'abbaye, mais aussi dans les monastères qui furent plus ou moins influencés par celle-ci.

Gilles Rollier: Les priorales de Paray-le-Monial, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 76-79

Résumé: Fondé par Lambert, comte de Chalon, en 973, le monastère de Paray-le-Monial est donné à Cluny en 999. · la fin du XIe siècle, sous l'impulsion de Hugues de Semur, le chantier de l'église romane est engagé. Depuis 1997, des fouilles préventives accompagnant des réaménagements importants du bâtiment ont permis la découverte d'une première église romane et une nouvelle réflexion sur la construction de la basilique actuelle.

Kristina Krüger: Payerne, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 80-83

Résumé: Payerne, dont l'origine remonte à une villa romaine dans laquelle l'évêque Marius de Lausanne avait dédié une chapelle à la sainte Vierge en 587, était le monastère préféré de l'abbé de Cluny Odilon (994-1049), d'après ce que raconte son biographe. Comme Romainmôtier, Payerne était un couvent de chanoines, possession de la famille royale de Bourgogne, avant d'être cédé à Cluny sous le roi Conrad et sa soeur, l'impératrice germanique Adelheid, entre 961 et 968. En 1033, l'empereur germanique Conrad Il se fit couronner roi de Bourgogne dans l'église abbatiale, imposant ainsi ses droits à la succession du roi Rodolphe III, qui n'avait pas eu d'enfants.

Cécile Treffort: Saint-Jean de Montierneuf à Poitiers: Une abbaye ducale et clunisienne, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 84-87

Résumé: L'histoire de l'abbaye Saint-Jean de Montierneuf à Poitiers est bien documentée par des sources écrites et matérielles. La Chronique du moine Martin raconte sa fondation et les chartes accompagnent la constitution de son temporel ; l'église en partie conservée et quelques travaux archéologiques permettent de restituer une dimension monumentale à cet important établissement, lié dès son origine à la mémoire ducale, à la politique clunisienne et à l'influence pontificale dans le cadre de la diffusion de la réforme grégorienne en Aquitaine.

Chantal Delomier: Le site clunisien de Pommiers-en-Forez, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 88-89

Résumé: Au nord de la plaine alluviale du Forez (Loire), le bourg de Pommiers-en-Forez est situé au sommet d'une petite butte argileuse, sur la rive gauche de l'Aix, affluent de la Loire. Le village enserré dans des remparts médiévaux contient encore deux églises, un prieuré et quelques maisons d'habitation.

Paolo Piva: Pontida (Bergame), le prieuré de San Giacomo, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 90-91

Résumé: Le prieuré de Pontida vit le jour grâce à la donation d'un morceau de terre à Cluny par Alberto de Prezzate (1076) - personnage-clé de l'expansion clunisienne en Italie - qui, après 1082, se rendit à Cluny et y reçut de l'abbé Hugues potestatem et auctoritatem sur le prieuré de Pontida. De l'église, il ne reste malheureusement que des vestiges trop ténus pour une restitution complète: la base d'un pilastre et une partie du mur périphérique septentrional, retrouvés en 1912 et toujours visibles. Les fondations de la façade furent mises au jour au cours de fouilles menées en 1966. L'église, en blocs de pierre, fut dédiée à la Vierge, à l'apôtre Jacques, à saint Bassiano et à saint Nicolas.

Eliana Magnani: Pont-Saint-Esprit: Premier prieuré clunisien dans le Midi, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 92-93

Résumé: Saint-Saturnin-du-Port est le nom original de la localité où, à partir du milieu du Xe siècle, les Clunisiens installent ce qui deviendra leur plus important prieuré méridional. Ce n'est qu'au début du XIVe siècle, avec la construction du célèbre pont sur le Rhône (entre 1269 et 1309), que l'agglomération prend le nom de Pont-Saint-Esprit. Sur la rive droite du fleuve, dans un lieu de passage important, le monastère a abrité jusqu'à trente moines et a été à la tête d'une dizaine d'obédiences situées sur les deux côtés du Rhône.

Arlette Maquet: Ris: Une fondation ancienne, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 94-95

Résumé: Le prieuré clunisien de Ris est situé dans l'actuel département du Puy-de-Dôme, entre Vichy et Thiers, dans l'ancien diocèse de Clermont. Une communauté monastique a été établie entre 978 et 998, ce qui en fait une des plus anciennes de la région. En 978, Amblard, archevêque de Lyon, fait don à Cluny d'une villa et de dépendances pour y établir une celle dédiée à saint Pierre. Pour constituer cette donation, Amblard a acquis de plusieurs personnes un ensemble de biens depuis décembre 959 dans cette même villa dénommée alors Nimsiacus.

Kristina Krüger: Romainmôtier, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 96-99

Résumé: Fondé au milieu du Ve siècle et rétabli au VIIe, Romainmôtier avait déjà une longue histoire quand il fut donné à l'abbé Maïeul de Cluny dans la seconde moitié du Xe siècle. Sous l'abbatiat d'Odilon, Romainmôtier était un monastère clunisien important. L'église construite à cette époque préserve plusieurs traits exceptionnels, dont des voûtes du XIe siècle et des décors peints médiévaux à l'intérieur comme à l'extérieur. Depuis 1985, des fouilles ont fait de Romainmôtier un des sites monastiques du Haut Moyen Âge les mieux étudiés.

Adrien Montigny: Saint-Jean-Baptiste de Ronsenac, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 100-101

Résumé: C'est au coeur du bourg de Ronsenac, village charentais situé à 20 km au sud d'Angoulême, que se dressent les vestiges encore imposants du prieuré Saint-Jean-Baptiste. Par son histoire et son architecture, il est un exemple de ces nombreux petits ensembles prioraux clunisiens.

José Luis Senra Gabriel y Galán: Sahagún: L'histoire et l'art clunisiens du royaume de Castille et León, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 102-105

Résumé: En pleine phase d'harmonisation culturelle avec le reste de l'Europe, le roi Alphonse VI accéléra les réformes dans son royaume en s'appuyant sur un monastère traditionnel. Bien que l'histoire de Sahagûn durant les XIe et XIIe siècles soit peu connue, il est néanmoins possible d'y pressentir l'omniprésence de Cluny.

Philippe Racinet: Saint-Arnoul de Crépy-en-Valois (Oise), in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 106-107

Résumé: Présenter en quelques lignes un site dont l'histoire dépasse largement le millénaire suppose d'aller à l'essentiel, c'est-à-dire s'efforcer de montrer la densité des vestiges conservés et la force de leur signification historique et archéologique.

Philippe Racinet: Saint-Martin-des-Champs (Paris), in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 108-109

Résumé: La collégiale fondée en 1060 par le roi Henri Ier, sur l'emplacement d'un très vieux sanctuaire, fut donnée par le roi Philippe Ier à Cluny en 1079. Avec plus de soixante-dix moines et une trentaine de dépendances, cet établissement monastique était le plus important de Paris. Trois traits principaux caractérisent cet énorme prieuré.

Arlette Maquet: Saint-Germain-des-Fossés: Un exemple de dépendance, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 110-111

Résumé: Le prieuré de Saint-Germain-des-Fossés est situé en Bourbonnais, dans le département de l'Allier, à une dizaine de kilomètres au nord-ouest de Vichy, à mi-pente des collines dominant la rive droite de l'Allier, à proximité de la rivière, mais en zone non inondable. L'Allier est la voie de pénétration principale de l'Auvergne et le prieuré est ainsi très bien localisé. Cet établissement relève de Mozac et est caractéristique du groupe des petits prieurés ruraux.

Eliana Magnani: Saint-Gilles-du-Gard, abbaye récalcitrante, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 112-113

Résumé: Centre d'un important pèlerinage au carrefour des routes fluviales, maritimes et terrestres qui, au nord-ouest de la Méditerranée, mènent à Rome, à Jérusalem et à Saint-Jacques de Compostelle, l'abbaye carolingienne de Saint-Gilles est tête de pont, à la frontière de la Provence, du pouvoir des comtes de Toulouse. Elle demeure rattachée à Cluny relativement peu de temps, entre 1066 et 1132, mais c'est au cours de cette période, grâce au développement du culte de saint Gilles, que débute la construction de l'abbatiale romane et que le monastère se dote d'un réseau de dépendances qui s'étend de la péninsule Ibérique à la Hongrie.

Philippe Racinet: Saint-Leu d'Esserent (Oise), in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 114-115

Résumé: Ce prieuré conventuel triple constitue un ensemble privilégié à bien des égards. Tout d'abord, il conserve les éléments principaux de l'organisation spatiale d'un grand monastère: les croix annonçant la proximité du prieuré, la ferme extérieure et le banvin, cave où l'on stockait les récoltes viticoles avant de les vendre, l'enceinte monastique et ses belles entrées (XIIe et XIVe siècles), l'église à la fois priorale et paroissiale, le groupe claustral, pour lequel il subsiste encore une partie du cloître (XIIIe siècle) et une vaste cave voûtée sous l'aile orientale, des appendices majeurs situés dans l'enclos monastique, comme le manoir localisé à proximité immédiate du carré claustral (probable logis prioral reconstruit au XIVe siècle), la pièce d'intendance, grande salle semi-enterrée voûtée d'ogives contrôlant l'accès aux celliers, et, enfin, la ferme intérieure dont il ne reste que le colombier.

Christian Sapin: Saint-Marcel-lès-Chalon (Saône-et-Loire), in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 116-117

Résumé: · l'emplacement d'une basilique permettant la vénération des reliques de saint Marcel au Haut Moyen Âge, l'abbaye restaurée par les Clunisiens à la fin du Xe siècle est une des premières refondations qui vont constituer progressivement une partie du réseau des prieurés de Cluny.

Paolo Piva: San Benedetto Po (Mantoue), abbaye de Polirone, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 118-119

Résumé: L'abbaye de San Benedetto Polirone (Mantoue), fondée par la famille des Canossa en 1007 comme monastère privé, fut concédée en 1077 à Grégoire VII par Mathilde de Canossa. Le pape la confia aussitôt à l'abbé Hugues de Cluny qui y envoya au moins trois abbés clunisiens: Guido, Guillaume et Albéric (ainsi que peut-être Herman). Les églises romanes de Polirone de la première moitié du XIIe siècle (l'église majeure de San Benedetto et celle, mineure, de Santa Maria) tiennent évidemment compte des modèles architecturaux clunisiens, même si elles ont été entièrement construites en brique.

Eliana Magnani: Sarrians et l'idéal clunisien de la Croix, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 120-121

Résumé: Construite dans les années 1030 à l'initiative du moine Laugier, l'église de Sarrians est l'un des rares exemples subsistants du premier art roman méridional. Dotée au XVIIe siècle d'un clocher-porche et de bas-côtés, entourée de maisons, c'est à son intérieur que l'on peut observer les caractéristiques de l'église primitive. Long d'environ 23 m, parementé en petits moellons de calcaire irréguliers, l'édifice était composé d'une nef unique à trois travées, d'un transept dont la croisée est couverte d'une haute coupole sur trompes, et d'un choeur à trois absides semi-circulaires.

Arlette Maquet: Sauxillanges: Une fille de Cluny en Auvergne, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 122-123

Résumé: Situé dans le Livradois, entre la vallée de l'Allier et la vallée de la Dore, Sauxillanges a connu aux XIe et XIIe siècles une expansion remarquable qui en a fait un des grands établissements du diocèse de Clermont (avec Souvigny). De cette maison dépendait un grand nombre d'églises et de prieurés.

Kristina Krüger: Souvigny, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 124-126

Résumé: Lieu de sépulture des saints abbés Maïeul et Odilon, Souvigny fut un des prieurés les plus importants de Cluny. Avec une communauté comptant, à son apogée, entre 40 et 50 moines, il possédait à son tour un certain nombre de prieurés dépendants et figurait parmi les "cinq filles aînées" de Cluny. Ses possessions étendues et les faveurs des Bourbons, qui fondèrent deux chapelles funéraires dans l'église, ainsi qu'une réforme interne, firent de Souvigny un monastère important jusqu'au XVIIIe siècle.

Pascale Chevalier - Arlette Maquet - Antoine Paillet: Le tombeau des abbés Maïeul et Odilon, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 127

Résumé: Des fouilles récentes ont permis, après une analyse des sources disponibles et des lieux, une découverte majeure dans l'église de Souvigny (Allier): celle du tombeau et des gisants des quatrième et cinquième abbés de Cluny.

Eliana Magnani: Valensole: sur les terres de l'abbé Maïeul, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 128-129

Résumé: Dans la deuxième moitié du Xe siècle, la présence à Cluny d'un abbé d'origine provençale explique pourquoi la Provence a été l'une des premières régions d'implantation clunisienne en dehors de la Bourgogne. Le dossier documentaire concernant Valensole, où ne subsiste aujourd'hui plus aucun vestige du prieuré médiéval, explicite l'une des formes de constitution du réseau de dépendances dans la région: la politique de récupération des biens de sa famille menée par Maïeul (954-994), poursuivie et consolidée par son successeur, Odilon (994-1048)(2).

Anna Luisa Bertolotti Ricotti: Vertemate, Saint-Jean-Baptiste, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 130-133

Résumé: Fondé dans le diocèse de Côme sur l'intervention directe de Cluny, le prieuré de Vertemate est en Lombardie un point de référence de l'ordre clunisien. Tombé en décadence, il devient commende vers la fin du XIVe siècle, lorsque sont réalisées d'importantes fresques s'inspirant de Giotto. Avec l'instauration de la République cisalpine et la suppression des ordres religieux, le prieuré est mis aux enchères en 1797 et devient une propriété privée.

Christian Sapin: Vézelay (Yonne), in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 134-139

Résumé: Fondée vers 858-859 par le comte Girard de Roussillon, l'abbaye de Vézelay connaît un premier site (aujourd'hui Saint-Père), avant de s'installer définitivement sur la colline, inspiratrice de tant d'écrivains. Conçue comme abbaye relevant uniquement de la papauté, comme plus tard Cluny, Vézelay aura toujours un statut particulier et une volonté farouche d'indépendance, source de nombreux conflits.

Christophe Voros - Robert de Backer: La Fédération des Sites clunisiens: Un réseau européen, in: Les Dossiers d'archéologie 275, 2002, S. 140-142

Résumé: La Fédération des Sites clunisiens naît en 1994, à l'occasion du millénaire de la mort de saint Maïeul, quatrième abbé de Cluny. Sa ville natale, valensole, Cluny et Souvigny, qui abrite son tombeau, s'associent alors pour mener des actions culturelles commémoratives. Les retrouvailles sont enthousiastes ; elles aboutissent à la volonté de faire revivre "l'esprit de Cluny", deux cents ans après la disparition de l'ordre. Quel est cet esprit, et quel sens peut revêtir aujourd'hui le projet de développer un réseau clunisien?

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